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Forêts

La crise des scolytes s’étend et redouble d’intensité (coopératives)


AFP le 27/10/2020 à 15:50

Les coopératives forestières ont alerté mardi les pouvoirs publics sur une intensification de la crise des scolytes, ces coléoptères qui creusent les arbres affaiblis par la sécheresse, un phénomène qui ne cesse selon elles de s'étendre.

En cause, la nouvelle sécheresse vécue au printemps et à l’été derniers : à la « suite des conditions climatiques exceptionnelles, les constats du terrain sont très alarmants. Ils font remonter une démultiplication des peuplements d’épicéas ravagés par les scolytes et rendent les coupes sanitaires inévitables dans les forêts touchées », a indiqué dans un communiqué l’Union de la coopération forestière française (UCFF). « Les volumes de bois scolytés vont doubler d’ici deux ans », a-t-elle affirmé.

Fin juin 2020, 4,6 millions de mètres cubes de bois étaient estimés touchés depuis 2018 dont 3 millions uniquement en 2019. Les professionnels estiment qu’un doublement des volumes scolytés est attendu pour 2021 « au vu du contexte climatique du printemps-été 2020 », a-t-elle ajouté, citant des chiffres du département de santé des forêts du ministère de l’agriculture.

« On constate effectivement que les volumes de bois scolytés augmentent et que vu les conditions météo de 2020, ça risque de s’empirer en 2021 », a indiqué Aymeric Albert, chef du département commercial-bois de l’Office national des forêts (ONF), joint au téléphone par l’AFP. « On a déjà des arbres très fragilisés et une population d’insectes qui est très forte et le fait qu’il n’y ait pas d’eau, ça ne permet pas aux arbres de réagir », a-t-il précisé, rappelant que les arbres, habituellement, se défendent contre ces attaques en produisant de la résine et ont été cette année dans l’impossibilité de le faire compte tenu du déficit hydrique. « On a une population très forte d’insectes, des arbres qui sont déjà fragilisés et cette année, la situation a été encore plus favorable au développement des insectes, donc tout laisse à craindre que 2021 soit au moins au niveau de 2020 voire supérieure », a-t-il ajouté.