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Selon Générations futures

Des traces de pesticide dans près des 2/3 des fruits et 50 % des légumes non-bio


AFP le 22/02/2024 à 16:05

Près de deux tiers des fruits (73,1 %) et quasiment la moitié des légumes (45,8 %) non bio contenaient au moins un résidu de pesticides sur les années 2017-21, selon une étude menée par Générations futures publiée jeudi, moins d'un mois après l'annonce de la mise en pause du plan Ecophyto en France.

Sur une précédente étude portant sur les cinq années précédentes (2012-17) menée par la même association, qui s’appuie sur « les résultats des plans de surveillance relatifs au résidus de pesticides réalisées par les autorités françaises » notamment ceux de la direction générale française de la répression des fraudes (DGCCRF), 71,9 % des fruits vendus en France et 43,3 % des légumes étaient concernés.

Parmi les 21 fruits étudiés entre 2017 et 2021 par une ingénieure spécialisée pour le compte de l’ONG, certains sont dans une situation particulièrement critique : ainsi 93,8% des échantillons de cerises comportent la trace d’au moins un pesticide. Plus de 80 % comportent même la trace de plusieurs pesticides.

Les pamplemousses (91,1 %), les nectarines et les pêches (90,2 %), les raisins (88,3 %) ou encore les clémentines et les oranges (87,2 %) figurent également parmi les plus mauvais élèves. La quantité de pesticides contenus dans certains fruits dépasse même la « limite maximale en résidus » (LMR), le niveau maximal autorisé légalement dans les denrées alimentaires. C’est le cas notamment pour les fruits de la passion (37,2 % avec au moins un résidu de pesticide dépassent la limite), les ananas (22,6 %) et les grenades (18,8 %).

Pour les 31 légumes étudiés, 78,3 % des céleris-raves, 69 % des melons et 67,7 % des endives étudiés contiennent au moins un résidu de pesticides. Ceux dépassant le plus les LMR sont dans l’ordre, les herbes fraîches (13,8 %), les céleris-raves (12,7 %) et les salades (12,1 %). Cette étude montre « que la présence de pesticides dans l’alimentation végétale reste plus que jamais d’actualité et nécessite la mise en place de politiques agricoles volontaristes et contraignantes visant à réduire notre dépendance à ces intrants de synthèse », souligne Générations Futures dans un communiqué.

Pour calmer la colère des agriculteurs, Le Premier ministre Gabriel Attal avait annoncé le 1er février la mise en « pause » du plan Ecophyto, visant à réduire l’usage des pesticides en France, « le temps de mettre en place un nouvel indicateur » de mesure pour substituer l’actuel, le « Nodu ».

Mercredi, il a annoncé que ce dernier serait remplacé par l’outil européen HRI-1 (« indicateur de risque harmonisé »), à quelques jours de l’ouverture du Salon de l’agriculture, suscitant la colère et l’incompréhension des défenseurs de l’environnement.

Le gouvernement a toutefois affirmé ne pas vouloir « renoncer à (l’)ambition de réduire de 50 % l’usage des pesticides d’ici 2030 ». Un arrêté visant à interdire l’importation en France de produits alimentaires traités au thiaclopride, un néonicotinoïde jugé dangereux pour les insectes et la santé humaine, devrait être publié vendredi.