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Viande de cheval

Des ONG réclament la fin de certaines exportations de viande chevaline dans l’UE


AFP le 16/04/2021 à 09:14

Une dizaine d'ONG, dont Welfarm, demande à la Commission européenne de rayer l'Argentine, l'Australie, l'Uruguay et le Canada de la liste des pays autorisés à exporter de la viande chevaline vers l'Union Européenne pour cause de maltraitance.

Dans ces pays, les chevaux destinés à la boucherie « vivent un enfer », estime Welfarm qui a mis en ligne des vidéos montrant des chevaux affamés, meurtris, trainés hors des camions par des chaînes, parfois saignés conscients, dénonce l’ONG dans un communiqué daté de mercredi. Des images chocs d’une vidéo présumée tournée en Argentine entre août 2019 et octobre 2020 montrent des montagnes de cadavres en décomposition, des chevaux agonisant. Sur une autre filmée selon les ONG en Australie en 2020, on voit des chevaux arrivant morts dans un abattoir, trainés par une corde hors d’un camion.

« La Commission européenne doit fermer la porte à ces quatre pays ! », revendiquent les ONG qui ont mis une pétition en ligne sur alerteviandechevaline.fr.

Avec ces images, les ONG veulent aussi alerter les six millions de Français consommateurs de viande de cheval, soit 9,4 % des foyers, sur la provenance de la viande qu’ils mettent dans leur assiette car selon eux, à peine 5 % de la viande chevaline vendue en grandes surfaces est française, « un petit marché à l’origine de grandes souffrances ». Les distributeurs et les bouchers « ne doivent plus se fournir dans ces pays ni auprès de leurs intermédiaires », alerte Adeline Colonat, chargée de mission de Welfarm. « 80% de la viande chevaline vendue en France est importée, soit 9 000 tonnes en 2019 » alors que « nous exportons la plupart des chevaux de trait français, notamment vers le Japon par avion, pour qu’ils y soient engraissés et abattus », s’est encore indignée Adeline Colonat.

Selon la revue spécialisée laviande.fr, pour la France, la consommation de viande chevaline est en forte baisse depuis 20 ans, à quelque 290 grammes par an et par habitant, venant essentiellement de chevaux de trait. Le reste est composé de chevaux de réforme importés essentiellement du continent américain (34 % d’Amérique du Nord et du centre, et 23 % d’Argentine, Uruguay, Brésil), et depuis quelques années, du Royaume Uni, d’Irlande, d’Allemagne et de Pologne, selon la même source.