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Forêts

Bientôt un nouveau siège et cap sur la biodiversité pour l’ONF


AFP le 17/09/2021 à 09:35
Low angle view of tree tops in the forest

(©Getty Images)

Planter des arbres et développer les aires protégées : l'Office national des forêts (ONF) a inscrit jeudi la biodiversité comme priorité de son agenda pour l'année à venir, pour soigner une forêt fragilisée par le réchauffement climatique.

« Nos sujets de rentrée, c’est le réchauffement climatique, le réchauffement climatique et le réchauffement climatique », a martelé Bertrand Munch, le directeur général de l’ONF, qui gère les 11 millions d’hectares de forêts publiques françaises, lors d’une conférence de presse.

Plus de 150 millions d’euros – sur les 300 promis dans le cadre du plan de relance – sont destinés à la plantation d’arbres, le reste étant destiné à moderniser le secteur et à aider la filière bois, toujours en proie à des difficultés d’approvisionnement.

Au niveau national, toutes forêts confondues (publiques et privées), le plan de relance a prévu la plantation de 45 000 hectares de forêts, ce qui correspond environ à 50 millions d’arbres.

L’ONF, qui plante chaque année en moyenne 3 millions de plants, passera à 10 millions sur 15 000 hectares de forêt domaniale, en misant sur la diversité des essences pour mieux résister aux aléas climatiques.

Mais que planter ?

Albert Maillet, directeur Forêts et risque naturels, a détaillé la méthode choisie, celle de « l’analogie climatique » : utiliser les scénarios des experts du Giec pour identifier les zones en France où le climat va changer, puis chercher des territoires ailleurs dans le monde où le climat ressemble aujourd’hui à celui des scénarios français de demain, et enfin sélectionner les essences les plus adaptées.

« Pour cela il faut diversifier nos métiers », a-t-il expliqué. En 2021, près de 500 personnels de l’ONF seront ainsi formés pour diriger des programmes de reboisement.

L’ONF pilotera bientôt ces chantiers depuis un nouveau siège, vanté comme « écoresponsable », niché sur le campus arboré de l’Ecole nationale vétérinaire de Maisons-Alfort : un bâtiment de quatre étages, sur une surface de 7 600 m2, à l’ossature entièrement en bois, issu notamment des forêts d’épicéas du Grand-Est.

Le bâtiment sera en partie autonome : des panneaux photovoltaïques sur les toits permettront de couvrir toute la consommation des éclairages et des ascenseurs ; l’eau de pluie sera récupérée pour les sanitaires ; des isolants en fibre de bois réduiront les factures de chauffage.

Un chantier de 25 millions d’euros « autofinancé par la vente du site historique de Saint-Mandé », s’est réjoui le responsable du projet immobilier, Jean-Marc Tavernier.

Une bonne nouvelle pour un Office encore très endetté – le budget 2021 prévoit un déficit de 115 millions – et en proie à des déchirements douloureux : en juillet, le projet de contrat 2021-2025 proposé par l’État, qui prévoit la suppression de 475 postes sur 8 400 dans les cinq ans, avait été adopté de justesse.

S’il salue les enveloppes supplémentaires annoncées par l’État, Bertrand Munch relève que « ce n’est pas en supprimant des emplois qu’on rétablit l’équilibre », et que ces suppressions vont entraîner un recours important à la sous-traitance, notamment pour les plantations.