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2022, climat désastreux

« Encore 70 % des efforts sont à faire pour s’adapter au changement climatique »


TNC le 15/11/2022 à 12:00

Sur les 10 mois écoulés de 2022, octobre a été le plus anormal sur le plan du climat, selon l’agroclimatologue Serge Zaka. Et c’est désormais confirmé : l’année 2022 est l’année la plus chaude et la plus sèche jamais observée. Une « anormalité qui sera habituelle à l’horizon 2050 ». Selon lui, l’agriculture française a encore 70 % des efforts nécessaires à réaliser pour être parfaitement résiliente face à ce changement climatique.

L’année 2022 est l’année la plus chaude et la plus sèche jamais observée en France. Et le mois d’octobre est, de loin, celui durant lequel les anormalités de températures ont été les plus fortes. « Nous avions enregistré des anomalies de + 2,1 °C à + 2,3 °C en juin, juillet et août par rapport aux normales. En octobre, l’anomalie a été de + 3,5 °C », analyse Serge Zaka, agroclimatologue chez ITK, rencontré au Sima à Paris.

Ces conditions climatiques que la France a enregistrées en 2022 seront « habituelles à l’horizon 2050 », prévient l’expert. Dès lors, une question demeure : l’agriculture française arrivera-t-elle à s’adapter assez rapidement à ce changement ? Pour Serge Zaka, les conséquences négatives de ce climat enregistrées cette année « montrent le chemin à parcourir pour nous adapter et, surtout, adapter nos modèles agricoles. »

« L’agriculture est loin d’être prête au changement climatique »

« Nous ne sommes pas du tout résilients dans le secteur agricole. On a l’impression de l’être. On a l’impression d’avoir fait des efforts. Mais l’année 2022 a montré, avec les pertes de rendements enregistrées, que nous ne sommes pas prêts. »

Ceci dit, les améliorations génétiques de ces dernières années ont atténué les impacts sur les rendements : « En blé tendre, les pertes de rendement ont été moins importantes en 2022 qu’en 1976, autre année chaude de référence. » « 70 % des efforts à faire pour s’adapter au changement climatique n’ont pas encore été faits », tranche l’agroclimatologue qui nuance ensuite son analyse. « Pour rassurer les agriculteurs qui veulent s’installer, le secteur agricole a su se relever de nombreuses difficultés. Nous avons su nous relever après la Seconde Guerre mondiale, pour nourrir la France et participer à nourrir le monde. Le monde agricole a la capacité de le faire. »