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Justice

Violences sur des veaux: jusqu’à 50 000 euros requis après une vidéo de L214


AFP le 01/04/2022 à 19:34

Le parquet de Brest a requis vendredi des amendes allant jusqu'à 50.000 euros à l'encontre de trois sociétés de la filière veau et d'un salarié, poursuivis pour mauvais traitements envers les animaux, mais aussi à l'encontre de l'association L214 qui avait diffusé une vidéo montrant ces mauvais traitements.

Reconnaissant la difficulté « d’éviter un débat de société » dans cette affaire, la procureure de la République Isabelle Johanny a noté que la filière veau existait « parce qu’il y a une demande ».

De l’autre côté, dans une allusion à l’association de défense des animaux, elle a estimé qu’il fallait bien « qu’il y ait quelques fois des gens qui donnent des coups de pieds dans la fourmilière pour que les choses bougent ».

« De chaque côté, c’est ni tout blanc ni tout noir », a-t-elle finalement estimé.

A l’encontre du centre de tri de veaux laitiers de la société Ouest Elevage, filiale de la laiterie Laïta (groupe Even), la représentante du ministère public a requis une amende de 50.000 euros, estimant qu’elle ne pouvait « pas ne pas savoir » que les animaux étaient victimes de mauvais traitements.

A l’encontre du salarié de ce centre situé à Ploudaniel (Finistère), qui apparaissait notamment dans la vidéo en train de donner des coups de pieds dans la tête de veaux, le parquet a requis une amende de 750 euros.

A l’encontre des élevages Gaec de Restparcou et Scea Jestin, dont les représentants n’ont pas reconnu les faits, le parquet a requis pour chacun une amende de 20.000 euros, dont 10.000 avec sursis.

« Je traite très bien mes animaux, ce ne serait pas dans mon intérêt de ne pas bien les traiter », s’est défendue à la barre Perrine Le Gall, du Gaec de Restparcou.

Le parquet a requis à l’encontre de Sébastien Arsac, directeur des enquêtes de L214, poursuivi pour « violation de domicile » et « atteinte à l’intimité de la vie privée », une amende de 3.000 euros, et 10.000 euros à l’encontre de l’association qu’il a cofondée pour avoir diffusé la vidéo.

Dans celle-ci, on voyait de jeunes veaux en train d’être malmenés à coups de pied et de poing, enfermés dans de tous petits enclos ou encore se faire euthanasier car malades ou trop maigres.

« C’est un procès assez crucial pour la suite de nos activités, mais je suis assez confiant que ce droit d’informer soit reconnu », a déclaré à la presse Sébastien Arsac.

Le délibéré sera rendu le 3 juin.