Une hausse inédite qui compense, sans dépasser, la flambée des charges
TNC le 24/02/2022 à 10:02
Dans un contexte de flambée des coûts de production, la hausse inédite des prix de la viande bovine est bienvenue pour les éleveurs. Le marché est tendu par les faibles disponibilités, notamment en vaches laitières et jeunes bovins, qui tirent tous les prix vers le haut.
Avec une hausse de l’indice Ipampa Viande bovine (indice des prix d’achat des moyens de production agricoles) de + 15 % entre décembre 2020 et décembre 2021, la flambée des charges est inédite pour les éleveurs bovins qui bénéficient, heureusement, d’une hausse des cours dans toutes les catégories.
Ainsi, le prix moyen pondéré (PMP) des gros bovins finis entrée abattoir s’établissait en décembre à 4,10 €/kg de carcasse (+ 16 % par rapport à 2020 et + 17 % par rapport à 2019), et il a de nouveau progressé en janvier, à 4,17 €, soit respectivement + 17 % et + 20 % par rapport à 2020 et 2019, indique l’Idele dans ses dernières Tendances Lait et Viande.
Le recul des abattages de JB et vaches laitières tire les cours
Entre le ralentissement des mises à l’engraissement en France jusqu’à la fin de l’été dernier, et les sorties anticipées des derniers mois de 2021, le marché manque de jeunes bovins en ce début d’année. « Sur les semaines 3 à 6, le nombre de JB abattus a enregistré un recul prononcé par rapport à 2021 : – 12 % pour les JB de type viande et – 7 % pour les JB de type lait », précise l’Idele, qui fait état d’une situation similaire dans les autres pays européens. Ainsi, sur les six premières semaines de 2022, les cotations françaises des JB ont gagné entre 22 et 28 centimes selon la conformation, tout en restant sous la cotation allemande : celle du JB U a atteint 4,79 €/kg de carcasse en semaine 6, soit + 24% par rapport à 2021 ; le JB R cotait 4,41 €/kg en semaine 6 (+ 25 % par rapport à 2021) et le JB O cotait 3,97 €/kg (+ 21 % par rapport à 2021).
Les cours des vaches laitières sont également en forte hausse, en lien avec des prix du lait plus élevés qui limitent les réformes, d’autant que le troupeau laitier a démarré l’année sur un recul des effectifs de vaches de – 1,8 % par rapport à l’année passée, indique l’Idele. Comparativement à 2021, les abattages de vaches laitières ont ainsi chuté de 11 % sur les semaines 3 à 6. Parallèlement, la demande pour le haché reste ferme, provoquant une hausse des prix : la cotation de la vache O progresse de 32 centimes sur les 6 premières semaines de l’année (3,98 €/kg de carcasse, soit + 30 % par rapport à 2021, celle de la vache P gagne 39 centimes à 3,84 €/kg, soit 36 % de plus qu’en 2021.

Les cours des vaches allaitantes progressent aussi
La tendance est similaire pour les vaches allaitantes, avec un cheptel en diminution de – 2,8 % par rapport à 2021, et des abattages en baisse sur les semaines 3 à 6 (- 2 % par rapport à 2021). Une situation qui tire les prix à la hausse : la cotation de la vache U a gagné 19 centimes sur les 6 premières semaines de l’année pour atteindre 5,02 €/kg de carcasse (+ 11 % /2021 et + 16 %/2020). Celle de la vache R a gagné 24 centimes à 4,56 €/kg (+ 15 % /2021 et + 23 % /2020), indique l’Idele.

Pour suivre les évolutions des cours des matières premières agricoles, rendez-vous sur les cotations Agri Mutuel.