Une ferme bloquée en Haute-Savoie après un nouveau cas de DNC


AFP le 16/07/2025 à 11:56
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Mobilisation hier de la Confédération paysanne au Gaec Duchêne à Cessens (Savoie). (© Compte Facebook de la Confédération paysanne de Haute-Savoie)

Des militants de la Confédération paysanne se sont rassemblés pour bloquer l'accès et empêcher l'abattage des animaux d'une exploitation agricole de Rumilly (Haute-Savoie), où un nouveau foyer de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) s'est déclaré, a-t-on appris mercredi.

Il s’agit du sixième foyer en Haute-Savoie de cette maladie affectant les bovins mais non transmissible à l’humain, a indiqué la préfecture dans un communiqué tard mardi.

« Tant que la transmission de la maladie reste localisée autour des premiers foyers de DNC, la stratégie d’éradication du virus est la seule qui permette d’éviter une contagion large qui menacerait toute la filière bovine. Elle passe par un abattage rapide et total des troupeaux et une stricte interdiction des déplacements des bovins », soulignent les services de l’État.

Mais comme à Entrelacs (Savoie), où un éleveur également touché par la maladie refuse depuis près d’une semaine de faire euthanasier ses vaches et a bénéficié d’un fort appui local, plusieurs dizaines de militants de la Confédération paysanne ainsi que d’autres éleveurs, des élus et des habitants, se sont rassemblés dans la nuit de mardi à mercredi pour bloquer physiquement l’accès à l’exploitation de Rumilly, a indiqué à l’AFP la porte-parole de la Confédération paysanne Fanny Métrat.

Selon elle, la ferme touchée par la DNC à Rumilly fait également du maraîchage et compte une quarantaine de « magnifiques » vaches de race abondance. La génisse qui présentait des symptômes a déjà été euthanasiée.

« Comment est-ce possible de préconiser l’abattage total d’un troupeau quand ce n’est pas transmissible à l’humain ? », s’est indignée Fanny Métrat, elle-même éleveuse de brebis en Ardèche, appelant la ministre de l’agriculture Annie Genevard à venir en personne « regarder, tenir tête aux éleveurs et éleveuses qui sont menacés ».

« On a vu ce qui s’était passé en Grèce, dans les Balkans, on sait très bien que l’abattage total, ce n’est pas du tout une solution, que la maladie se propage quand même, et qu’en fait, par contre, ce sont des vies broyées, sacrifiées, et ça, ce n’est pas tenable », a-t-elle déclaré. Selon Fanny Métrat, cette mobilisation est appelée à durer. « L’idée, c’est vraiment sur les deux fermes de rester tant qu’il faudra, et je pense aussi de faire boule de neige », a-t-elle dit.

Les éleveurs ont également reçu le soutien de la Coordination rurale et de la France insoumise, dont la cheffe des députés Mathilde Panot a envoyé mercredi une lettre à la ministre de l’agriculture pour dénoncer des « recommandations et protocoles (…) disproportionnés et contre-productifs ». « Nous craignons que la violence de l’abattage total comme réponse systématique ne crée un rejet compréhensible des protocoles sanitaires par les éleveurs et éleveuses », fait-elle valoir dans son courrier.