Une femme prend la tête des Cuma de France, une première en 80 ans
TNC le 17/06/2025 à 15:55
Marine Boyer, 36 ans, éleveuse de vaches allaitantes en agriculture biologique dans l’Aveyron, a été élue présidente lors du congrès de la Fédération nationale des Cuma.
Elles ont été créées au sortir de la Seconde guerre mondiale, au moment où les femmes obtenaient le droit de vote en France. 80 ans plus tard, c’est enfin une agricultrice qui les représente. Marine Boyer, âgée de 36 ans, vient d’être élue, début juin, à la présidence de la FNCuma (Fédération nationale des Cuma). Elle est la première femme à accéder à ce poste.
Par ce choix fort, les coopératives d’utilisation du matériel agricole, qui réunissent aujourd’hui 182 000 agriculteurs, entendent « porter une vision inclusive et émancipatrice de l’agriculture coopérative ».
« L’entraide, le partage et la coopération »
« Mon intégration dans la Cuma a été une des sources de la réussite de mon installation, sur la dimension technique et économique évidemment mais également sur le plan humain. Dans ce réseau, j’ai retrouvé des valeurs qui sont primordiales pour moi : l’entraide, le partage et la coopération », souligne la nouvelle présidente, éleveuse de vaches allaitantes en agriculture biologique dans l’Aveyron, d’où elle est originaire.
Informaticienne, passée par le Canada, Marine Boyer s’est formée en 2016 au métier d’agricultrice à son retour en France. En 2017, elle reprend, accompagnée de son conjoint, la ferme familiale à La Bastide-l’Évêque. « Ensemble, ils font grandir les exploitations de leurs pères respectifs en créant un projet de 135 hectares et de 90 mères limousines », met en avant la FNCuma.
Un fort attachement à la vie coopérative
L’éleveuse s’est investie dans la vie coopérative locale dès son installation. « Trésorière de la Cuma du Villefranchois, puis secrétaire générale de la Fédération départementale des Cuma de l’Aveyron, elle intègre ensuite le réseau régional et national des Cuma. En 2022, elle est nommée au comité directeur du Haut Conseil de la Coopération Agricole (HCCA), où elle représente les Cuma », détaille la Fédération.
Marine Boyer compte mener quatre chantiers prioritaires : « refonder le modèle fédératif pour s’adapter à la baisse du nombre d’agricultrices et d’agriculteurs », « assurer la mécanisation durable de la Ferme France avec la demande d’ouverture d’un Varenne de la machine auprès des pouvoirs publics », « valoriser les forces vives agricoles, en déployant notamment le nouveau service civique agricole » et « garantir la liberté d’entreprendre en Cuma ».