Un printemps et un mois de mai particulièrement doux
TNC le 12/06/2025 à 16:44
« Comme en mars et avril, le mois de mai a de nouveau connu une anomalie anticyclonique sur le nord de l’Europe et le passage de gouttes froides pluvieuses vers la péninsule ibérique. Cette synoptique météo a bien sûr eu des répercussions sur la climatologie française », explique MeteoNews dans son bilan climatique pour le mois de mai et le printemps 2025 que voici en globalité.
Mai 2025 doux
« Sans grande surprise, comme mars et avril, le mois de mai a été majoritairement doux sur la France avec deux pics de chaleur, les trois premiers et les trois derniers jours du mois. Entre les deux, le thermomètre est resté plus raisonnable, mais souvent faiblement excédentaire hormis une courte période fraîche du 4 au 8. La température moyenne mensuelle nationale atteint 15,9 degrés, soit 1,0 degré au-dessus de la normale 1991-2020.
Depuis 1946, neuf mois de mai ont été encore plus doux avec un record établi en 2022 : 17,1 degrés. En comparaison, le mois de mai le plus froid affichait 11,2 degrés en moyenne en 1984.
Le « record » de froid du mois en France revient à Mourmelon-le-Grand, dans la Marne, avec -1,9 degré le 24, date à laquelle quelques gelées tardives se sont produites dans le nord-est du pays. Quant au maximum absolu, il appartient à Bégaar, dans les Landes, avec pas moins de 37,0 degrés relevés le 30, établissant un nouveau record de chaleur.
Des records de chaleur sont également tombés à Toulouse (34,5 degrés battant les 33,4 degrés du 18 mai 2022), Tours (32,8 degrés battant les 31,8 degrés du 27 mai 2005), à Langres (31,8 degrés battant les 29,8 degrés du 24 mai 2009), au Mans (32,6 degrés battant les 32,4 degrés du 27 mai 2005) ou encore Limoges (31,0 degrés battant les 29,8 degrés du 27 mai 2005).

Printemps 2025 dans le top 4
Avec trois mois sur trois trop doux, ce printemps 2025 se démarque par un excédent thermique très notable et se situe parmi les printemps chauds de ces 80 dernières années. La température moyenne nationale printanière atteint 12,83 degrés précisément, valeur dépassée seulement trois fois depuis 1946 : 12,86 degrés en 2020, 12,88 degrés en 2007 et 12,92 degrés en 2011. Pour mémoire, le printemps le plus froid affichait 8,69 degrés de moyenne seulement en 1962.
Cela fait 4 ans de suite que le printemps dépasse 12 degrés de moyenne en France, une première depuis au moins 1946. Le seuil des 12 degrés a été atteint pour la première fois au printemps 1997 (12,15 degrés) et 15 fois depuis contre 0 entre 1946 et 1996. Une preuve irréfutable de l’emballement du réchauffement climatique ces 30 dernières années.
Mois de mai sec
Les hautes pressions, souvent centrées sur le nord de l’Europe, ont une fois de plus protégé une grande moitié nord de la France, mais aussi les régions du sud épisodiquement, davantage en tous cas que les deux mois précédents. Les 19 et 20 mai ont toutefois été marqués par une forte dégradation orageuse sur les régions du sud, donnant beaucoup de pluie, des grêlons atteignant localement 8 cm de diamètre en région toulousaine. Le 19, il est tombé jusqu’à 119 mm à Puycelsi, dans le Tarn, et 178 mm le 20 à Vidauban, dont 124 mm en une heure seulement. Les dégâts ont été importants et on dénombre malheureusement des victimes. Sans surprise, c’est donc à Vidauban, dans le Var, qu’il a le plus plu en mai avec 250 mm pour une normale de 54 mm… quasiment 5 fois la normale !
Et c’est à l’opposé, à Dunkerque, une fois n’est pas coutume, que la sécheresse a fait parler d’elle avec 8 mm seulement. Luché-Pringé, dans la Sarthe, et Esternay, dans la Marne, se sont aussi contentés de 8 mm mensuels. Le cumul moyen mensuel national affiche 48 mm seulement pour une normale 1991-2020 de 65 mm. Le déficit atteint donc 26 %. Bien que faible, ce chiffre reste loin du record de faiblesse de mai 2022 et ses 23 mm. Depuis 1946, onze mois de mai ont été plus secs que cette année.
Printemps sec surtout au nord
Sur les trois mois de printemps, une sécheresse de surface s’est installée au nord de la Loire en l’absence de pluies régulières et suffisantes.
Au contraire, les pluies se sont invitées fréquemment au sud et souvent en abondance. Une anomalie géographique qui rappelle celle de 1976, qui avait toutefois débuté beaucoup plus tôt, dès décembre 1975. La pluviométrie du printemps 2025 a été très contrastée avec des déficits de 20 à 60 % sur les régions de la moitié nord, mais des excédents de 5 à 45 % en Occitanie, Corse et région Paca.
Les cumuls sont déficitaires en Nouvelle-Aquitaine de près de 10 % mais sont proches de la normale en Auvergne-Rhône-Alpes. Localement, au Luc (Var), Agen (Lot-et-Garonne) ou Calvi (Haute-Corse), les cumuls sur le printemps 2025 représentent une fois et demie à deux fois la normale saisonnière. En revanche, le déficit sur la saison atteint 70 à 75 % sur les régions des Hauts-de-France comme à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) ou Dunkerque (Nord).
Le cumul moyen national printanier est de 160 mm pour une normale de 179 mm. Le déficit est donc de 11 %. Rappelons que le printemps 2011 reste le plus sec avec seulement 90 mm, et 1983 le plus arrosé avec 275 mm.
Mai 2025 très lumineux
L’ensoleillement a été généreux en toutes régions durant ce mois de mai 2025 à la faveur de conditions anticycloniques fréquemment installées. L’astre du jour a en effet brillé 251 heures en moyenne nationale mensuelle pour une normale de 216 heures. L’excédent atteint donc 16 %. Cette valeur n’est pas exceptionnelle, dépassée onze fois depuis 1946 avec un maximum de 304 heures en 1989. À l’opposé, mai 1984 se contentait de 140 heures de soleil seulement.
Les extrêmes du mois sont de 191 heures à Bourg-Saint-Maurice, Savoie, pour le chiffre le plus bas, et 335 heures à Ajaccio pour la valeur la plus forte. Sur la moitié nord, on peut noter les 276 heures de Metz comme valeur remarquable.
Une saison printanière ensoleillée
Sans atteindre des sommets malgré les conditions anticycloniques fréquentes, ce printemps 2025 dégage un excédent lumineux avec 630 heures d’ensoleillement pour une normale de 564 heures à l’échelon national. Le surplus atteint donc 12 %. Ce chiffre reste loin du printemps 2011, record d’ensoleillement avec 723 heures. À l’inverse, le printemps 2013 n’enregistrait que 437 heures de soleil…
Le soleil a été très généreux sur le nord du pays, plus timide sur l’extrême sud. L’excédent d’ensoleillement atteint plus de 20 % au nord de la Loire et dépasse 30 % au nord de la Seine. Près de la Méditerranée, l’ensoleillement est légèrement inférieur à la normale. Il n’est pas rare d’observer un tel contraste d’anomalie d’ensoleillement sur le pays en cette saison : en 2022 ou encore en 2020, le printemps avait été exceptionnellement ensoleillé sur le nord-est du pays.
En conclusion, ce printemps 2025 aura été très doux (top 4), sec, surtout au nord de la Loire, et ensoleillé, là aussi surtout vers les régions du nord. Une certaine sécheresse de surface s’est installée sur une bonne moitié nord, situation à surveiller pour cet été malgré des nappes phréatiques encore à un très bon niveau suite à l’année et demie pluvieuse d’octobre 2023 à février 2025. »
Avec MeteoNews