Un mois d’avril monté à l’envers


TNC le 09/05/2025 à 11:30
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Soleil au nord, pluie au sud : le mois d'avril 2025 était atypique cette année. (© Philippe Devanne/adobe stock)

Ce deuxième mois de printemps a-t-il été véritablement printanier ? Quid des températures, des précipitations ou encore de l’ensoleillement ? MeteoNews répond à vos questions.

Un mois très doux

En l’absence de gros coup de frais ou froid et sous une douceur régulière se finissant même par un premier pic de chaleur en toute fin de mois, avril 2025 dépasse sa normale avec une moyenne nationale mensuelle de 13,1 degrés, la normale 1991-2020 se situant à 11,4 degrés. L’excédent atteint tout de même 1,7 degré. Depuis 1946, seuls quatre mois d’avril dépassent 2025 : 2007 (record avec 14,3 degrés), 2011, 2018 et 2020. Avril 1973 reste évidemment le plus froid avec seulement 8,0 degrés de moyenne.

L’excédent est plutôt bien réparti sur le pays, il dépasse les 2 degrés plus particulièrement sur le quart nord-ouest. C’est près de la Méditerranée que le surplus thermique aura été le plus faible, moins d’1 degré d’excédent sur le Languedoc, le Var et une partie de la Corse.

La température la plus basse a été mesurée le 8 avec — 5,1 degrés à Bourdons-sur-Rognon (Haute-Marne), secteur habitué aux nuits froides en toutes saisons. Contrairement à ces dernières années, on ne déplore pas de fortes gelées tardives mettant en péril l’agriculture. Quant au maximum mensuel en France, il a été enregistré en… Seine-Maritime avec 30,1 degrés le 30 à Jumièges, à 0,3 degré du record du 21 avril 2018 (30,4 degrés). À noter qu’une station a mesuré 31,6 degrés ce même jour à Pruniers, dans l’Indre, mais le capteur semble de toute évidence connaître une surchauffe.

Précipitations de saison… mais…

Comme en mars, la répartition des précipitations a été atypique au cours de ce mois d’avril 2025. Les perturbations ont été plutôt rares et faibles sur la moitié nord, alors qu’au contraire, les régions au sud de la Loire ont subi des passages pluvieux et parfois orageux assez conséquents. Ainsi, les excédents du sud ont parfaitement comblé les déficits parfois importants du nord.

C’est vers le Calvados que les plus gros déficits apparaissent, et vers les Alpes et le Limousin que les surplus les plus marquants se sont produits. C’est donc à Caen qu’il a le moins plu en avril 2025 : 9 mm seulement (la normale y est de 53 mm). Et c’est à Restonica, en Haute-Corse, que le plus gros cumul a été enregistré avec 302 mm. Sur le continent, on peut noter 284 mm à La Souche, en Ardèche.

Le total moyen mensuel national atteint 61 mm pour une normale de… 61 mm. Contrat rempli en dépit des disparités pré-citées. Une certaine sécheresse de surface commence à s’installer d’ailleurs sur la moitié nord, tandis que des inondations ont frappé les régions du sud-ouest. La France à l’envers ! Pour mémoire, rappelons que le mois d’avril le plus sec reste 1955 avec 7 mm seulement sur la France, et le plus pluvieux 1998 avec 130 mm.

A noter par ailleurs un retour d’est neigeux exceptionnel sur le nord des Alpes les 16 et 17, donnant 38 cm à Bourg-Saint-Maurice à 865 mètres d’altitude et 1,55 m à Tignes à 2.000 m d’altitude !

Un bon ensoleillement

Anticyclone au nord, dépression au sud… comme en mars, la répartition de l’ensoleillement d’avril est montée à l’envers. Un excédent notable a été enregistré au nord de la Loire et plus particulièrement dans le secteur de Rouen, alors que les régions méridionales ont connu un déficit, surtout en… Provence. Ces conditions assez atypiques expliquent que l’on retrouve les plus gros ensoleillements tout au nord avec un maximum national de 271 heures au Touquet, mais aussi 266 heures au Havre, 265 heures à Calais, 256 heures à Saint-Quentin…

Le chiffre le plus bas de France revient à Dax, dans les Landes, avec 165 heures de présence du soleil seulement, mais aussi 170 heures à Pau. En moyenne nationale mensuelle, l’ensoleillement d’avril 2025 est à 203 heures pour une normale de 187 heures, soit un excédent de 9 %. Ce chiffre reste loin bien évidemment du maximum d’avril 1997 (273 heures) ou du minimum d’avril 1986 (124 heures).

En conclusion, un mois d’avril monté à l’envers tout comme mars, doux, sec et ensoleillé au nord, pluvieux, gris et légèrement doux au sud. Et le mois de mai semble suivre cette même « logique »…

Avec MeteoNews