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Nutrition

Un diagnostic de l’alimentation pour connaître les causes d’une sous-performance


TNC le 08/05/2019 à 06:04
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De nombreux problèmes rencontrés en élevage laitier proviennent de l'alimentation du troupeau. Il faut alors savoir remettre en cause son système et modifier quelques paramètres pour atteindre ses objectifs. Pour aider les éleveurs, l'Idele lance Diag'alim : un audit de l'alimentation qui balaye de nombreux critères parfois oubliés et qui ont pourtant leur importance.

Une mauvaise alimentation des vaches laitières, outre la chute de production, peut causer bien des soucis. Amaigrissement, baisse de l’immunité, acidose, mammites… : les performances du troupeau peuvent en pâtir.

Remettre en cause son système d’alimentation

L’Institut de l’élevage propose une formation à destination des conseillers d’élevage pour réaliser des audits de l’alimentation en élevage bovin laitier. Diag’alim se décompose en deux étapes : un questionnaire sur les pratiques d’alimentation puis un balayage des solutions potentielles entre l’expert et l’éleveur.

Dans son mode d’emploi, l’Idele décompose les points à diagnostiquer. Points que tout éleveur peut d’ores et déjà vérifier seul, sans accompagnement :

  • Au niveau global, il est important de lister les contraintes et atouts de l’exploitation (assolement, parcellaire, ateliers animaux, main d’œuvre, répartition des tâches, résultats, etc.) Ainsi, il convient de comparer les prévisions laitières et objectifs fixés aux performances réellement enregistrées (lait et taux) et vérifier la quantité de concentrés distribués.
  • Au niveau des vaches, il faut observer :

– Le gabarit, l’état d’engraissement, la morphologie et le comportement (seules et au contact de l’éleveur) ;

– Le niveau de propreté des animaux, qui est à mettre en relation avec le logement (des grilles de notation sont disponibles) ;

– L’aspect des poils (indicateur de propreté mais aussi de santé) ;

– La rumination (nombre de vaches qui ruminent en même temps dans le bâtiment, fréquence de mastication de quelques vaches) ;

– La consistance, la couleur et la composition des bouses ;

– Les déplacements des vaches pour identifier les problèmes locomoteurs ;

– Les pieds (signes d’acidose possible), les yeux (gonflement, sécrétion) et le mufle (écoulements) mais aussi le cou et les genoux (lésion si table d’alimentation non adaptée)

– Les vaches taries (passer en revue le logement, l’alimentation, et la transition mise en place).

  • Concernant le logement des vaches laitières, s’attarder sur :

– L’ambiance du bâtiment (présence de condensation, éventuellement tester la circulation de l’air aux fumigènes) ;

– La luminosité ;

– La surface disponible (6 m2/VL en aire paillée avec aire d’exercice raclée) ;

– La qualité des sols (non glissants) ;

– La litière (état de propreté, température < 40°C à 10 cm de profondeur) ;

– L’accès à l’ensilage et au foin (nombre de places à l’auge ou au râtelier) ;

– L’accès à l’eau (emplacement, nombre de points d’eau, débit, propreté) ;

– Les déplacements des animaux (circuit +/- long, embouteillage) ;

– Le confort et la propreté à l’auge.

  • Pour l’alimentation, se pencher en premier sur la ration calculée puis revenir sur :

– Le mode de distribution des aliments (outil, rythme de distribution, repousse du fourrage, etc.) ;

– La finesse de coupe des fourrages ainsi que leurs valeurs alimentaires ;

Conseils d’E. Lepage : « Gérer en lots et s’attarder sur les débuts de lactation »

– La fibrosité de la ration ;

– La température au front du silo ainsi qu’à l’auge ;

– La conservation et l’odeur des fourrages ;

– L’avancée du front d’attaque ;

– La quantité des refus à l’auge ;

– La gestion des transitions alimentaires ;

– La quantité de concentrés apportés et le mode et rythme de distribution ;

Sur le même sujet : Coût alimentaire : attention aux quelques litres qui peuvent coûter cher !

– La granulométrie des céréales et protéagineux ;

– Les apports de minéraux et vitamines ;

– L’eau (quantité et qualité) ;

– Le pâturage (quantité d’herbe à disposition, la gestion du pâturage) ;

Pour aller plus loin, retrouvez tous les critères du Diag’alim avec leurs seuils sur le site de l’Idele

Même si l’éleveur peut s’auto-évaluer, un regard extérieur est bien souvent bénéfique. C’est pourquoi, ce diagnostic peut être mis en place avec un technicien pour identifier les problèmes de l’exploitation, leurs causes et trouver des leviers pour améliorer le système et atteindre ses objectifs.