Accéder au contenu principal
Kasz-Farm — Hongrie

Trois traites par jour pour 700 vaches hautes productrices


TNC le 28/03/2024 à 05:11
Kaszfarm1

Le bâtiment vaches laitières de 350 places. (© TNC)

Sur la Kasz-Farm, les éleveurs ont à cœur de valoriser le potentiel de leurs Holsteins à haute valeur génétique. Nouveau bâtiment, nombre de traites ou encore rationnement : tout est pensé pour avoir des vaches à 40 l/jour !

Sur la Kasz-Farm, au nord de la Hongrie, le cheptel laitier est coupé en deux. Ambiance béton pour la première moitié du troupeau (350 vaches). Jalonnées de grosses poutres grisées par les années, les anciennes stabulations sont toujours utilisées.

Mais l’heure est aux grands travaux. À quelques mètres de là se dresse fièrement un bâtiment vaches laitières de 350 places. Sur 130 m de long, tout est pensé pour allier bien-être et praticité. « Nous avons beaucoup travaillé pour améliorer notre génétique au fil des années, mais nous étions arrivés à un point où les performances ne progressaient plus », détaille Gabor Toth, manager de l’atelier laitier. Et pour cause, les bâtiments ne permettaient plus aux animaux d’exprimer pleinement leur potentiel.

La nouvelle stabulation, sortie de terre en 2021, répond en partie à cette problématique. « Actuellement, nous avons deux troupeaux en parallèle, et nous voyons bien que la production laitière augmente rapidement dans les nouvelles structures », poursuit Gabor Toth. Compter dans les 48 l de lait par jour pour les vaches en 3e et 4e lactations dans le nouveau bâtiment, et 38 l pour les primipares.

Trois traites par jour

Mais le logement ne fait pas tout. Pour tirer pleinement profit de leur génétique, les exploitants comptent sur trois traites par jour. Les 700 vaches passent trois fois par jour dans le roto de l’exploitation. Cinq personnes sont totalement dédiées à la traite chaque jour. Trois pour gérer les mouvements d’animaux, et deux pour brancher. Pour faciliter les flux, les 700 vaches laitières sont divisées en 11 lots déplacés tour à tour. Pour faciliter les trajets vers la salle de traite, des barrières hydrauliques ont même été installées sur l’allée centrale de la stabulation pour créer un couloir de passage.

« La première traite a lieu de 6h à 10h, la seconde de 14h à 18h, et la dernière de 22h à 2h du matin », explique Gabor Toth. Deux équipes se relaient. Chacune effectue l’intégralité des traites d’une journée, puis bénéficie du lendemain pour se reposer.

Une petite salle de traite est installée en complément du roto, pour les vaches fraîchement vêlées ainsi que les animaux placés dans l’infirmerie.

Une conduite rigoureuse

Les vaches sont conduites en bande. Un mois avant vêlage, les animaux sont allotés pour la préparation au vêlage. Ils sont ensuite répartis dans les bâtiments, entre primipares et multipares. « Les lactations durent 230 jours en moyenne, et nous les allongeons à 240 si les vaches n’ont pas pris à l’IA. » Pas d’états d’âme : « on tarit des vaches à plus de 30 l si besoin. »

Du côté de l’alimentation, les vaches ont une ration ad libitum. Elle se compose d’un tiers d’ensilage de maïs, un tiers d’ensilage d’herbe et de luzerne, et d’un tiers de concentré. De la paille est également apportée en complément.

Semence sexée, transplantation embryonnaire et protocoles de synchronisation, contrôle de la qualité du colostrum, ventilation automatique… L’exploitation utilise tous les leviers possibles pour maintenir ses vaches à un haut niveau de production.

Remplacer les anciennes stabulations

À terme, le gérant a pour projet de construire une nouvelle stabulation afin d’apporter plus de confort à l’intégralité du troupeau.

Le prix du lait, en intégrant les primes qualité liées au taux de matière grasse se situe entre 410 et 420 €/1 000 l (janvier 2024). « Il y a quelques temps, le prix du lait avoisinait les 520 €/1 000 l », commente Gabor Toth. Mais pour le manager, cela n’est pas suffisant pour investir. « S’il n’y a pas d’aides du gouvernement en plus, ce niveau de prix n’est pas suffisant pour engager des frais dans de nouvelles stabulations. »