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En chiffres

Taureaux low cost, haut de gamme ou en paillette : lequel est le plus rentable ?


TNC le 18/03/2024 à 05:22
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Comparaison du coût de reproduction entre la monte naturelle et lA (© © TNC)

L’IA bien menée et la monte naturelle permettent d’avoir un coût par veau né assez proche, avec un léger avantage pour l’utilisation de taureaux de monte naturelle d’entrée de gamme, permettant d’obtenir un coût d’une trentaine d’euros par veau. Mais il ne faut pas pour autant négliger l’apport de la génétique sur le produit fini. Calculs à l’appui, Littoral-Normand montre l’impact économique de la sélection des taureaux sur les résultats des exploitations allaitantes.

Combien ça coûte de faire de l’insémination en bovin viande ? Littoral Normand s’est penché sur la question. Résultat : pas forcément plus cher que la monte naturelle, surtout si l’on vise les taureaux haut de gamme.

Car deux possibilités s’offrent aux éleveurs : acheter des reproducteurs d’entrée de gamme, autour des 3 000 €, ou des mâles à haute valeur génétique via les ventes en station ou les enchères. Pour ces animaux, compter un budget de 7 000 €.

Avec un lot de 30 vaches, sur trois saisons de reproduction (durée sur laquelle on garde généralement un taureau), l’IA avoisine les 45 € par animal, soit environ 50 €/veau né en intégrant un taux de réussite de 80 %. Le taureau d’entrée de gamme permet, quant à lui, d’avoir un coût par veau né de l’ordre de 31 €, en intégrant le coût d’entretien de l’animal, et sa revente. Du côté des taureaux haut de gamme, compter 55 € par veau né en intégrant la revente du reproducteur dans les trois ans.

La monte naturelle revient moins chère que l’IA à condition de ne pas viser les taureaux de monte issus des programmes de sélection. (© Littoral Normand)

Intégrer le coût de revente du taureau

Mais ce qui permet à la monte naturelle d’être compétitive, c’est la revente du taureau. « Nos simulations prennent en compte une revente de l’animal à son prix d’achat pour les animaux standards, et une décote de 2 000 € pour les taureaux à forte valeur génétique », remarque Vincent Lecoq, conseiller bovin croissance chez Littoral Normand. En cas d’accident rendant impossible la revente du taureau, le coût par veau né explose : 68 € pour les veaux issus des taureaux classiques, et 117 € pour ceux nés des taureaux les plus chers.

Ne pas négliger le niveau génétique

Cependant, la réflexion autour de l’achat d’un taureau ne se limite pas au coût du veau né. Intégrer la valorisation des futurs produits incite à ne pas lésiner sur le potentiel génétique des animaux. « On peut avoir un gain assez rapide et conséquent sur son troupeau en choisissant les reproducteurs », insiste Vincent Lecoq, calculs à l’appui. « Si on gagne 25 kg de croissance sur les broutards, cela peut représenter une plus-value à l’animal de près de 80 € par mâle vendu. » Sur un troupeau de 60 vaches, c’est plus de 2 000 € de gagné dès la première année via la valorisation de la voie mâle. Et la plus-value augmente encore si la conformation permet aux animaux de gagner une catégorie.

Le coût du reproducteur peut également être amorti par le gain de performance sur sa descendance. (© Littoral Normand)

Même constat sur les vaches de réforme. « 25 kg de poids de carcasse sur 20 femelles vendues à la réforme, c’est 3 500 € de plus-value, sans parler de l’amélioration du classement de carcasse. » Autant dire que l’opération n’est pas neutre.

En station, comme en ferme, mieux vaut donc être vigilant sur l’indexation du taureau et de ses ascendants afin que l’animal améliore le potentiel du troupeau. Le génotypage est un plus. « Cela coûte entre 150 et 200 € par animal, mais ramené aux enjeux, cela reste un bon investissement. » Il permet notamment de détecter les gènes d’intérêt (gène sans corne, culard…), mais également les anomalies génétiques. Et si un taureau peut permettre de gagner facilement en poids de carcasse, un animal introduisant des cas d’ataxie ou de palais fendus dans le troupeau aura vite fait de ruiner les efforts de sélection.

Bref, en IA, comme en monte naturelle, l’essentiel est de ne pas faire trop de concessions sur les caractéristiques de l’animal. Pour le reste, tout dépend des désirs de l’éleveur. Si l’objectif est de se dégager du temps, la monte naturelle évitera la surveillance des chaleurs, avec peut-être à la clé une meilleure réussite. Pour les passionnés de génétique, l’IA permet de travailler les accouplements à l’animal, avec une connaissance précise et pointue de l’indexation des parents, ainsi qu’une garantie sanitaire qui fera évoluer le troupeau rapidement.

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