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Prairie

Semer ou sursemer : il y a toujours une solution


TNC le 24/04/2020 à 10:14
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Pour améliorer la performance d'une prairie, deux solutions sont envisageables : le sursemis ou la rénovation totale. Dans les deux cas de figure, l'implantation est primordiale. Température, humidité, profondeur de semis, accès rapide des jeunes plantules à la lumière et dominance des plantes issues du semis sur les adventices et les ravageurs : les experts du Gnis rappellent les clés de réussite.

« On peut résumer en quatre points les exigences de la semence pour que celle-ci lève au mieux dans la prairie. Il s’agit de la chaleur, de l’humidité, du bon contact entre la terre et la graine et enfin d’un accès facile de la première feuille à la lumière afin que la jeune plantule puisse réaliser la photosynthèse nécessaire à son développement », rappelle l’interprofession des semences et plants.

Évaluer les conditions de semis :
Parcelles en pente, présence de roches ou de sources, sols superficiels… : beaucoup de prairies présentent des conditions agronomiques difficiles. Il faudra en tenir compte pour choisir entre le sursemis ou la rénovation complète.

Que ce soit en sursemis ou en rénovation complète, la réussite de l’implantation se joue dès le choix des espèces. La question essentielle à se poser est : quelles sont les conditions hydriques de la parcelle ; sol sain ou humide l’hiver, sol à bonne réserve hydrique l’été, ou sol séchant ?

Consultez le site Herbe-book pour choisir les bonnes espèces et variétés

La rénovation totale de la prairie

Les experts du Gnis reviennent sur trois méthodes de resemis :

« D’une manière générale, le labour est rarement adapté car il peut faire remonter des horizons différents : argiles denses, sables, cailloux ou encore graines d’adventices. La matière organique est diluée, les vers de terre sont gravement perturbés.

Il est également possible de détruire la flore initiale par un désherbage systémique total à l’automne. Ce sont les vers de terre qui vont agir alors tout l’hiver et qui font un remarquable travail du sol que ne réalise aucune machine agricole ! Le sol nu peut alors être semé aussitôt au printemps. Il est encore possible d’opter pour cette solution de destruction de flore au printemps. Néanmoins, la présence de touffes mortes et de feutrage exige de disposer de semoir adapté, en général à disques ouvrant le sol.

Enfin, en matière de destruction totale de flore, d’autres techniques mécaniques existent comme par exemple le scalpage. Il convient de passer un outil genre rotavator à une profondeur de 3 à 4 cm. Si l’intervention a lieu sur toute la surface (et pas uniquement sur le rang de semis comme avec un semoir à disques ouvrant), le faux semis permet de détruire les plantules indésirables dont la germination a été provoquée en travaillant le sol en surface. La profondeur du semis doit être contrôlée et mesurer environ 1 cm. Si le sol a été travaillé, il est conseillé de rouler avant, puis après le semis. Enfin, il est recommandé de semer sur une surface la plus plane possible. »

Lire aussi : Améliorer ses surfaces prairiales en 5 points

Le sursemis de prairie

Concernant la rénovation de prairie par sursemis, les règles sont les suivantes :

– Éliminer les causes possibles de dégradation,

– Intervenir sur végétation rase,

– Sursemer dès le réveil de la végétation en avril s’il y a des espaces vides dans la parcelle et si la température est suffisante, en mai derrière un ensilage ou encore en août s’il y a un peu d’humidité,

– Choisir des espèces rapides d’installation comme le ray-grass anglais, l’hybride ou le trèfle,

– Ouvrir le sol avec un outil à disques ou à dents,

– Loger la graine à 1 cm dans la terre minérale (et non pas dans la matière organique de surface),

– Tasser le semis par un roulage ou par un piétinement d’animaux,

– Observer la levée et faire pâturer ou broyer sinon l’ancienne végétation risque d’étouffer le jeune semis,

– Ne pas utiliser d’apport d’azote 2 mois avant de pratiquer le sursemis,

– L’agrostis stolonifère diffuse des substances allélopathiques qui inhibent la germination des graines des autres espèces qu’elle-même. En cas de présence importante, il est préférable de la détruire dans un premier temps (chimiquement ou mécaniquement), puis de semer au printemps suivant.