Retirer les tiques chez les bovins en limitant la douleur

S'il est important de retirer régulièrement les tiques pour la santé des bovins, cette opération est bien souvent douloureuse pour l'animal, surtout si ces dernières s'implantent sur sa tête. Pauline Garcia, comportementaliste animalier, nous donne ses astuces pour les retirer vite et bien.

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Le printemps, c’est la saison des tiques. Et ces dernières sont particulièrement douloureuses pour les vaches. Dans une vidéo, Pauline Garcia – alias étho diversité – nous livre ses astuces pour retirer les tiques sur les bovins en toute sécurité.

« Sur les vaches, elles se mettent n’importe où, mais elles ont une préférence pour la base des cornes », explique la comportementaliste animalier. Et cette partie est extrêmement sensible chez les bovins. « Lorsqu’on veut retirer une tique dans cette zone, ça fait mal. L’animal s’agite, souffle, recule… ». D’autant que la douleur peut provoquer des réactions assez violentes voire surprenantes. « Je viens de retirer une tique à une vache. Elle a de suite pris de la distance et s’est mise à souffler. C’est impressionnant les réactions qu’elles ont », témoigne l’éleveuse.

Pour retirer la tique, mieux vaut donc aller vite. Il est important de la retirer intégralement pour soulager l’animal. « La tique ne pique pas, elle fixe son rostre dans la peau de l’animal, le mord et y crache son venin », explique Pauline Garcia. Bref, prendre garde à bien retirer le rostre, ce prolongement rigide de la tête de l’animal qui lui sert de harpon.

« L’idéal, c’est un tire tique ». Mais même si l’animal est habitué au contact, la zone est parfois douloureuse. Difficile d’intervenir dans ce contexte. Plutôt qu’un tire tique, la comportementaliste utilise alors une étrille (brosse de grattage métallique). « Je prends la brosse. Je me mets à la base de la tête de la tique, et je gratte fortement d’un coup sec », détaille Pauline Garcia. « Mais il ne faut pas se louper ! ».

Toucher la tête de l’animal

Pour faciliter les soins, la jeune éleveuse peut compter sur des animaux dociles. Dès leur plus jeune âge, elle les habitue à recevoir des soins. « Il faut qu’ils soient habitués à être caressés, gratouillés, surtout au niveau de la tête ». Car si les bovins aiment les gratouilles, cette zone est généralement la dernière qu’ils laissent approcher.

Pour les habituer, Pauline Garcia conseille de commencer à gratter le corps de l’animal avec une brosse, puis de remonter petit à petit vers l’encolure. Il est ensuite possible de remonter doucement sur la joue du bovin, en dessous de la mâchoire puis sur le chanfrein. « La tête, c’est la zone qu’il cédera en dernier dans le contact ». Il est ensuite possible de le gratter à la main, entre la corne et l’oreille « c’est souvent là que se nichent les grappes de tiques ».

Et si habituer les animaux au contact prend du temps, la jeune éleveuse juge cette étape indispensable à la conduite d’un troupeau. « Certains disent qu’ils n’ont pas le temps d’apprendre leurs animaux à accepter le contact sur la tête… C’est un argument. Mais je vois que le temps que j’ai investi sur le toucher, je le gagne en temps dans les soins, en qualité et sécurité de travail ». 

Comme le disait très justement @CaronAymericoff cette petite tique était probablement là pour nourrir ses enfants…

Mais elle peut entraîner des maladies graves chez son hôte, ma vache.

Alors je l’ai explosée ; oui, je suis spéciste.

C’est normal d’être spéciste. pic.twitter.com/dHtlaMglDp

— Antoine Thibault (@AgriSkippy) April 27, 2023