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Agroforesterie

Restaurer les haies grâce aux PSE expérimentaux


TNC le 13/08/2021 à 08:10
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L’expérimentation PSE fait partie du plan Biodiversité porté par le ministère de l’écologie. Un budget de 150 millions d’euros lui est alloué pour une durée de cinq ans. Ce sont les agences de l’eau qui portent ce projet dans les territoires. Mais comment agissent les conseillers pour accompagner les agriculteurs sur le terrain ?

Dans le cadre du développement des PSE expérimentaux, l’Agence de l’eau Loire Bretagne a missionné l’Afac-Agroforesterie pour « apporter un appui technique aux porteurs de projet PSE au niveau national », explique Paule Pointereau, responsable projet et stratégie à l’Afac-Agroforesterie.

C’est dans ce cadre qu’un groupe de travail a été créé pour « croiser les approches, apporter des propositions méthodologiques, assurer une validation des méthodes, faciliter l’obtention des données existantes, bénéficier du transfert label haie ». Aujourd’hui, ce sont près de 40 territoires qui sont engagés dans cette démarche. « Avec Solagro, nous avons construit une méthode de calcul des densités des haies sur l’exploitation et sur le territoire PSE », ajoute Paule Pointereau. Grace à ce travail, l’Afac a pu construire des grilles de notations et de rémunérations PSE en fonction de trois catégories de densité bocagère :

– Territoire à densité faible : qui intègre d’autres Infrastructures agro-écologiques (IAE) ;

– Territoire à densité moyenne : axé sur l’évolution ;

– Territoire à densité forte : axé sur le maintien.

Valérie Cornu, animatrice contrat territorial du Bassin versant de la Colmont au Syndicat d’Eau du Nord Ouest Mayennais (Senom) reconnait que « les PSE tombent à point nommé ». Pour elle, « c’est une vraie opportunité pour valoriser les agriculteurs qui ont préservé leurs linéaires et pour améliorer les pratiques de gestion ». Le Senom a choisi de lancer un projet PSE qui vise exclusivement le domaine des haies en partenariat avec la Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) Mayenne bois énergie. Ils disposent de 620 000 euros pour accompagner une vingtaine d’agriculteurs sur cinq ans, ce qui est « assez confortable », reconnaît Valérie Cornu.

Mais comment font-ils concrètement ?

Emmanuel Lelièvre, président et directeur général de la SCIC Mayenne bois énergie, explique que la première chose à faire, c’est d’«  emmener les agriculteurs aux pieds de leur haies ». Il faut les aider à les comprendre que « le résultat à atteindre n’est pas si compliqué » en leur expliquant quels sont les indicateurs à prendre en compte.

Selon lui, en général, « après cette rencontre, les agriculteurs sont super motivés pour continuer dans la démarche ». Ensuite il faut réaliser un pré-audit, un état des lieux des pratiques et mettre en évidence les points à améliorer. Il n’est pas question de culpabiliser les agriculteurs ni de les sanctionner mais de les accompagner.

Combien ça rapporte ?

Valérie Cornu prend l’exemple d’un agriculteur qu’elle accompagne en se basant sur les grilles préétablies de l’Afac.

Elle se base sur une exploitation d’une SAU de 75 avec une densité de 94 m linéaire/hectare. L’exploitant a choisi de viser en année N+1 le label niveau 3 et la plantation de 375 mètres linéaires supplémentaires, ce qui lui fera gagner 1 point sur sa note globale. Il passera donc de 5 à 6/10. L’implantation de ces 375 mètres de haies lui rapportera 8 535 € la première année.

Les années suivantes étant consacrées à la gestion et non à la création de linéaires, le revenu sera moindre (3 960 € par an). Au total, sur cinq ans, l’agriculteur gagnera 24 375 € pour avoir implanté et géré 357 mètres linéaires de haie.

Pour en savoir plus, vous pouvez visionner la vidéo ci-dessous :

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