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Destruction du couvert et épandages

Réfléchir dès maintenant aux terres à maïs en vue des semis de printemps


TNC le 14/02/2020 à 10:03
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Comment détruire le couvert d'interculture sur les terres à maïs ? Quand intervenir ? Quel engrais de ferme épandre ensuite ? Faut-il compléter avec un engrais minéral ? Michel Moquet, ingénieur Arvalis et Laurent Cherbonnier, polyculteur éleveur du Maine-et-Loire livrent leurs conseils techniques en vue des semis de maïs.

À presque un mois du printemps, l’heure est à la réflexion concernant les parcelles qui seront semées en maïs. Destruction du couvert et apport d’engrais de ferme, Michel Moquet d’Arvalis-Institut du végétal donne quelques éléments pratiques pour maximiser la réussite de l’implantation du maïs.

Détruire le couvert d’interculture à temps

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Si le couvert présente de nombreux avantages (limiter les fuites d’azote, stocker du carbone, réduire l’érosion et le salissement des parcelles, offrir un abri et de la nourriture pour la faune), il ne doit pas être pénalisant pour le maïs qui sera semé ensuite.

Sur la ferme expérimentale de la Jaillière, près d’Angers (Maine-et-Loire), le couvert d’interculture entre la céréale d’hiver et le maïs se compose de féverole, avoine et phacélie. « Il faut entre – 5 et – 10°C pour espérer sa destruction, explique Michel Moquet. Si on ne les atteint pas, on passe un outil à une profondeur de 5 à 8 cm pour scalper la végétation. »

« Il ne faut pas traîner dans la destruction du couvert. Il faut retenir le 15 mars comme date repère. Le ressuyage du sol permet de caler l’intervention en limitant les dégâts sur le sol. » Pour les éleveurs qui exploitent leurs couverts, il faut viser une récolte précoce, ce qui sera d’autant plus bénéfique concernant la qualité du fourrage récolté. Chez Laurent Cherbonnier dans le Maine-et-Loire par exemple, les 11 ha de dérobés (RGI et trèfle incarnat) sont semés début septembre et récoltés début avril en enrubannage.

Valoriser les engrais de ferme sur les terres à maïs

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Les effluents d’élevage épandus avant le maïs au printemps seront très bien valorisés ensuite. « Les besoins en P et K du maïs sont couverts de l’ordre de 70 à 100 % », explique l’expert d’Arvalis. Cela permet notamment de faire des économies sur les achats d’engrais minéral. Chez Laurent Cherbonnier, « le fumier et le lisier suffisent. On met juste un engrais micro starter au niveau du semis et c’est tout. »

Concernant les apports d’azote, Michel Moquet rappelle qu’ils dépendent du produit et des modalités d’apport : « Dans le fumier, l’azote est sous forme organique donc il a besoin d’être transformé pour être absorbable par le maïs. Il faudra donc l’apporter 1,5 à 2 mois avant le semis, voire avant s’il s’agit d’un fumier frais et pailleux. Pour les lisiers et fumiers de volailles par contre, l’azote est sous forme ammoniacale, donc rapidement disponible pour les plantes. La date d’épandage a donc moins d’importance. Attention cependant à la volatilisation : il faudra l’enfouir juste après l’épandage. »