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Bilan météo

Record de chaleur en mai, et un printemps 2022 chaud


TNC le 09/06/2022 à 16:07
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Température moyenne nationale au printemps en France (©MeteoNews)

Mai 2022 a établi un nouveau record de chaleur en température moyenne nationale mensuelle sur la période 1946-2022. Il clôt un printemps chaud et sec. Frédéric Decker, météorologue à MeteoNews, revient sur les conditions climatiques de ces trois derniers mois.

Un temps très doux à chaud temporairement très chaud a largement dominé au cours de ce mois de mai 2022, en particulier entre le 8 et le 22 avec des pics de chaleur dépassant les 30 degrés sur les deux-tiers sud du pays. Les températures ont chuté en fin de mois sur de nombreuses régions, sauf près de la Méditerranée où les fortes chaleurs ont perduré.

La température moyenne nationale mensuelle atteint 17,1 degrés pour une normale de 14,9 degrés sur la période 1991-2020. Il s’agit du mois de mai le plus chaud depuis au moins 1946. Il dépasse largement l’ancien record établi lors des mois de mai 1989 et 1999 (16,2 degrés).

C’est la première fois, depuis 1946, qu’un mois de mai dépasse sa normale de 2 degrés ou plus, alors que tous les autres mois de l’année ont déjà réalisé cet « exploit ».

En valeur absolue, c’est à Ajaccio qu’il a fait le plus chaud avec un maximum de 36,2 degrés le 27 (nouveau record de chaleur mensuel). En ajoutant les stations météo secondaires, Oloron (Pyrénées-Atlantiques) se détache avec 36,8 degrés le 23.

En compulsant les relevés météorologiques les plus anciens notamment à Paris, trois mois de mai dépassent 2022 (17,8 degrés), tous situés paradoxalement en plein « petit âge glaciaire » : 1684 et 1771 (18,4 degrés) et le record de mai 1758 (18,9 degrés).

La moyenne saisonnière du printemps météorologique (1er mars au 31 mai) en France atteint 12,75 degrés pour une normale de 11,7 degrés, soit 1 degré d’excédent sur la normale 1991-2020. Trois printemps ont été encore un peu plus chauds depuis 1946 : 2020 (12,86 degrés), 2007 (12,88 degrés) et le record du printemps 2011 (12,92 degrés).

Peu de pluie

Les conditions anticycloniques omniprésentes ont empêché le courant dépressionnaire de circuler sur notre pays. Malgré la chaleur, les orages ont été relativement peu présents. En conséquence, les précipitations ont été rares et faibles, faisant de ce mois de mai 2022 le plus sec depuis au moins 1946.

La moyenne nationale mensuelle de précipitations tombées en France est en effet de seulement de 23 mm, battant d’un souffle le record de mai 2011 (24 mm).

C’est à Chamonix qu’il a le plus plu avec 82 mm de précipitations dans le mois. Plus localement, il est tombé jusqu’à 136 mm à Montgellafrey (Savoie).

A l’inverse, Alistro (Corse), Istres (Bouches-du-Rhône) et Nice ont reçu seulement 2 mm. Sur une petite commune de l’Ain, Ceyzériat, il n’a pas plu du tout en mai. La dernière averse datait du 30 avril (0,2 mm) et la suivante le 1er juin (2,2 mm).

Avec trois mois sur trois déficitaires, le printemps 2022 est le cinquième plus sec en France depuis au moins 1946. En moyenne nationale, il n’est en effet tombé que 107 mm de pluie pour une normale de 179 mm. Le déficit atteint donc 40 % !

Il était également tombé 107 mm au printemps 1976, 103 mm en 1997, 100 mm en 1953, 97 mm en 1955 et le record établi au printemps 2011 avec seulement 90 mm.

Les 182 mm reçus depuis le 1er janvier s’éloignent largement de la normale (307 mm). Le déficit atteint 40 % ! Seule l’année 1953 a fait pire sur les cinq premiers mois de l’année avec seulement 152 mm. 

Enfin, il est tombé 412 mm depuis octobre dernier pour une normale de 547 mm, soit près de 25 % de déficit. Des chiffres encore plus bas n’ont été relevés qu’à deux reprises sur la même période : 362 mm d’octobre 1975 à mai 1976 ; 331 mm d’octobre 1948 à mai 1949.

Ensoleillement important

Logiquement, les chiffres d’ensoleillement ont été élevés en mai 2022, sans battre de record. 273 heures de soleil en moyenne nationale mensuelle, sixième chiffre le plus élevé derrière 1990 et 1952 (280 h), 2011 (281 h), 2020 (286 h) et le record de 1989 (304 h).

Pau a été la ville la moins ensoleillée avec 207 heures dans le mois, et Marseille-Marignane la plus lumineuse avec 334 heures.

Avec 646 heures de soleil pour une normale de 564 heures, le printemps est bien ensoleillé (15% d’excédent). Mais dix printemps ont été mieux ensoleillés depuis 1946. Rien d’exceptionnel donc.

Un mois de mai dans le prolongement et la tendance du printemps dans son ensemble, à savoir chaud, sec et ensoleillé. La sécheresse devient sévère au 31 mai, aussi bien en surface que dans les nappes profondes. Il faut espérer le retour de la pluie dans les prochaines semaines pour traverser l’été 2022 le plus sereinement possible. Les orages de début juin ont apporté des quantités d’eau importantes, freinant la sécheresse en surface, mais bien insuffisants pour stopper cette période sèche durable.

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