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Abattage d'urgence

Quelle procédure pour les bovins accidentés ?


TNC le 27/09/2022 à 05:02
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Dans le cas d'abattage d'urgence suite à un accident, l'éleveur dispose de seulement 48 h pour disposer d'un CVI et organiser l'abattage de l'animal. (© TNC)

Après un accident en élevage, il est légitime de vouloir tirer le meilleur parti de l'animal. Attention cependant à bien évaluer les conséquences de l'envoi d'un bovin accidenté à l'abattoir pour éviter les mauvaises surprises.

« L’abattage d’urgence est réservé aux animaux accidentés depuis moins de 48h », explique Joséphine Aubrée Louazel, technicienne chez Interbev Bretagne. L’animal doit présenter des signes clairs de traumatisme ou de défaillance alors qu’il était en bonne santé auparavant.

Prendre contact avec son vétérinaire

Pour bénéficier de l’abattage d’urgence, l’éleveur doit obtenir un CVI « animal vivant » (certificat vétérinaire d’information) auprès de son vétérinaire. Celui-ci s’assure que l’animal ne présente pas d’escarres ou de lésions qui laisseraient penser que l’accident remonte à plus de 48 h, et doit juger de la transportabilité de l’animal. En l’absence du document à l’abattoir, l’animal accidenté sera euthanasié aux frais de l’éleveur.

« Il faut avoir en tête que même avec un CVI, il y a toujours un risque que la viande soit saisie. S’il s’agit d’une saisie totale, l’éleveur devra régler les frais d’abattage, et d’équarrissage. Dans certains cas, c’est un calcul à faire », concède la technicienne.

Prévenir l’abattoir

Il est également obligatoire de prendre contact avec l’abattoir pour s’assurer qu’il prenne en charge ce type d’animal, et évoquer ses conditions d’accueil. « Depuis le portail d’accès à ses données d’abattage, l’éleveur peut cliquer sur l’onglet urgences et accéder aux abattoirs à contacter dans un rayon de 50 à 150 km », précise Emmanuelle Dupont, directrice d’Interbev Bretagne. 

Abcès, hernies… Nombreux sont les éleveurs à se poser la question de la transportabilité des animaux. Les bovins affectés par ces troubles ne sont pas considérés comme accidentés. Ils n’ont donc pas besoin de CVI pour être amenés à l’abattoir, mais se pose tout de même la question de leur aptitude au transport. « En cas de doute, il faut appeler son vétérinaire. Il sera à même de juger de l’état de l’animal, et pourra prendre contact avec le vétérinaire de l’abattoir pour évoquer les modalités d’accueil. Après, tout est question d’appréciation… », admet la directrice d’Interbev.

Même avec un CVI, l’inspection ante-mortem conditionne l’affectation de l’animal. Deux cas de figure sont possibles : 

  • L’inspection ante-mortem est négative : l’animal est euthanasié. L’éleveur doit s’acquitter des frais de destruction de la carcasse, qui s’élèvent à 100 € HT (TVA 20 %) selon l’accord interprofessionnel ratifié par Interbev, et des frais d’euthanasie (variable selon les vétérinaires).
  • L’inspection ante-motem est positive : l’animal retrouve le circuit classique

L’inspection post-mortem permet ensuite de juger de la conformité sanitaire de la carcasse. Trois cas de figure sont possibles : 

  • L’inspection post-mortem se déroule sans encombre : l’animal est valorisé selon son classement.
  • L’inspection post-mortem donne lieu à une ou des saisies partielles de la carcasse : des réfactions sont appliquées au prix de vente selon les quartiers touchés. (voir barème ci-dessous)
  • L’inspection post-mortem est négative : l’animal entier est saisi. L’éleveur doit s’acquitter des frais d’équarrissage qui s’élèvent à 100 € HT (TVA 20%).

Barème de saisie

Les réfactions imputées à l’éleveur dépendent de trois facteurs : le poids de viande saisie, le quartier saisi et le classement de la carcasse.

Abattage à la ferme

Il est possible d’abattre un animal non transportable accidenté depuis moins de 48 h à la ferme. L’éleveur doit alors prendre contact avec l’abattoir et s’assurer qu’il accepte les carcasses d’animaux abattus sur les exploitations. Le vétérinaire doit être présent pour effectuer une inspection ante mortem, assister à la mise à mort de l’animal et s’assurer que les conditions d’hygiène sont respectées. Il délivre également un CVI « carcasse », indispensable pour le transfert de la carcasse vers l’abattoir. L’éleveur doit également remplir une déclaration d’abattage d’animal hors abattoir.

La carcasse devra être acheminée à l’abattoir dans le plus bref délai. Si plus de deux heures sont nécessaires entre l’abattage et l’arrivée à l’abattoir, le trajet doit se faire de manière réfrigérée. Dans la pratique, ces abattages à la ferme sont extrêmement rares.