Accéder au contenu principal
Logement des vaches allaitantes

Quel bâtiment pour quel système ?


TNC le 18/05/2022 à 11:50
fiches_Etable_bovin_viande-1

D'après un sondage Web-agri, 17 % des vaches allaitantes françaises sont élevées en plein air intégral. (©TNC)

Le choix du logement des vaches allaitantes est multifactoriel : traitement des déjections, périodes de vêlages et conduite de la reproduction, disponibilité en paille… Tous ces facteurs sont à prendre en compte lors de la conception d'un bâtiment.

D’après un sondage réalisé sur Web-agri entre le 26 avril et le 3 mai 2022, 53 % des éleveurs allaitants disposent d’un bâtiment d’élevage en aire paillée intégrale, 10 % des éleveurs ont des logettes, et 19 % des bâtiment associant aire paillée et aire d’exercice. 

L’institut de l’élevage nous éclaire sur les différents types de bâtiments envisageables en vache allaitante, en fonction des systèmes mis en place par les éleveurs à travers un guide sur le logement des vaches allaitantes.

Ne pas négliger les charges de fonctionnement

La configuration la plus économe par vache et par an est le bâtiment en aire paillée avec aire d’exercice en lisier raclé. C’est un bon compromis entre l’investissement de départ, et les charges de fonctionnement. Cela demande cependant à l’éleveur d’introduire une filière lisier sur son exploitation. 

Malgré les économies en charges de fonctionnement, les bâtiments logettes restent plus chers que les aires paillées (© Idele)

Un bâtiment logette, avec une aire d’exercice en lisier raclé représente un investissement par vache 1,7 fois supérieur à un bâtiment en aire paillée intégrale, mais cet investissement peut être intéressant en ce qu’il permet d’écraser les coûts de fonctionnement. Ceux-ci sont 3,8 fois plus importants pour un bâtiment en aire paillée intégrale que pour un parc en logettes avec aire d’exercice raclée. Cette différence s’explique par le gain de temps sur les tâches de paillage et curage des bâtiments, ainsi que par la réduction drastique des besoins en paille. Ce type de logement n’est à envisager que pour des troupeaux de plus de 30 animaux. En deçà de cette taille, il sera difficile de rentabiliser l’investissement par animal.

Choisir son bâtiment en fonction des périodes de vêlage

La monte naturelle exclusive est pratiquée dans 67 % des élevages allaitants, il est donc primordial d’avoir un bâtiment qui la permette dans les cas où la période de reproduction ne se déroule pas au pâturage. 

Les logettes apparaissent peu adaptées pour les exploitations qui ont leur périodes de reproduction l’hiver, entre décembre et janvier. S’il est possible d’introduire un taureau dans un bâtiment en logettes, il faut veiller à ce que les animaux puissent se déplacer aisément sur les aires d’exercice non glissantes. Cette pratique demande également d’avoir des taureaux avec des bons aplombs, voire d’affecter une case de saillies où pourraient être amenées les vaches en chaleur. Paradoxalement, la présence des logettes permet une bonne détection des chaleurs, car les logettes constituent des lieux de refuges pour les vaches qui permet l’expression des comportements naturels, et la zone de couchage reste propre, ce qui n’est pas toujours le cas en aire paillée.

Les logettes posent question pour les vêlages d’hiver. Il est alors préférable de mettre en lot et d’isoler les vaches prêtes à vêler. Ce type de bâtiment apparaît davantage conseillé pour les vêlages d’automne et de printemps

Les bâtiments en aire paillée apparaissent moins recommandés pour les troupeaux en vêlage d’automne. Ce type d’installation requiert entre 10 et 12 kg de paille par vache avec un veau par jour. La présence des mères avec des jeunes veaux en bâtiment en entrée d’hiver entraine une surconsommation de paille selon le gabarit des veaux. De même, si la période de reproduction se déroule au bâtiment, la consommation de paille s’en voit affectée. Les systèmes logettes, ou associant aire paillée et aire d’exercice raclée ou sur caillebotis apparaissent plus économes en paille et demandent moins d’astreinte. 

Régime alimentaire et litière

Pour les systèmes fonctionnant en fumier, mieux vaut privilégier les régimes alimentaires mixtes ou à base de foin. Les rations à base d’ensilage de maïs ou d’enrubannage donnent des bouses liquides qui rendent le fumier peu compact, humide et plus difficile à gérer. C’en suit une consommation de paille plus importante pour maitriser le salissement du bâtiment. Une aire d’exercice raclée, voire un système en lisier apparaît davantage adapté pour ce type de régime alimentaire.