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Maïs fourrage

Quatre conseils pour bien régler son ensileuse


TNC le 25/08/2023 à 05:02
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Pour l'ensilage de maïs, accorder une attention toute particulière à la longueur des brins et l'éclatement des grains.

À l’approche de la saison des ensilages de maïs, Christian Savary, conseiller en agroéquipements revient sur les principaux réglages à vérifier pour une récolte de qualité.

« Une ensileuse, c’est de l’horlogerie fine », estime Christian Savary, conseiller en agroéquipements à la Chambre d’agriculture de Normandie. Si les constructeurs proposent différents réglages de série pour bien synchroniser tous les organes en s’adaptant aux maïs de chaque région, les derniers paramètres pour assurer la qualité de la récolte sont entre les mains du chauffeur.

L’ensilage vise à hacher finement la plante, et à éclater les grains de maïs afin de les rendre digestibles par les bovins. Pour ce faire, la chambre de coupe, comme les rouleaux éclateurs, doivent être alimentés de manière homogène. L’objectif : avoir un chargement constant au rotor pour une coupe régulière. « Lorsqu’on manœuvre, que l’on débute ou termine une ligne, l’alimentation de la machine est moins bonne. Les feuilles sont aspirées et la coupe est plus longue », détaille le conseiller.

1. Trouver la vitesse adaptée

La vitesse d’avancement doit être adaptée au flux de matière. Elle doit être le plus proche possible de la vitesse de saturation du rotor. Cela permet d’utiliser à pleine capacité la puissance de la machine, tout en évitant les bourrages. « Il faut garder à l’esprit qu’avec une ensileuse 10 rangs, l’on va comprimer 7,5 m de maïs dans un convoyeur de 80 cm de large sur 20 cm de haut », rappelle Christian Savary.

Selon l’état de la parcelle, il convient d’adapter la vitesse des becs collecteurs : « quand le maïs est petit, on avance plus vite. Les becs doivent alors tourner plus rapidement pour éviter les bourrages », explique le spécialiste machinisme. Des pignons, ou une fonction hydraulique, permettent d’adapter la vitesse de rotation des collecteurs.

2. Régler la longueur de coupe

Autre élément à surveiller : la vitesse des rouleaux d’alimentation. Entre le bec et le rotor, ils assurent le flux de matière, mais influent également sur la longueur de coupe de l’ensilage. « Plus les rouleaux d’alimentation tournent lentement, moins le rotor est alimenté. Résultat, les coupes sont plus courtes. »

Question réglage, viser une longueur de brins entre 10 et 12 mm en pleine saison. Lorsque le maïs est encore vert, la coupe peut être plus longue (14-15 mm). En coupant plus long, le débit est favorisé. Si cela permet de contenir les coûts du chantier, attention aux risques pour la qualité de l’ensilage. Les brins longs seront plus difficiles à tasser. L’ingestion, et la valorisation du fourrage par les animaux seront également dégradées.

3. Affûter les couteaux

Dans la chambre de coupe, les couteaux doivent rester aussi affûtés que possible. « Il faut une coupe franche ». Il est recommandé d’affûter les couteaux du rotor toutes les 4 à 5 h de travail, surtout avec des maïs assez secs.

L’affûtage s’accompagne généralement d’un réglage du contre-couteau. L’objectif est d’obtenir un écartement entre les deux lames de l’ordre de 0,1 à 0,15 mm. Ainsi, couteaux et contre couteaux doivent se croiser à la manière de deux lames de ciseaux.

4. Surveiller l’écartement des éclateurs

Le chauffeur devra également surveiller le réglage de l’éclateur de grains. « Après le passage dans la chambre de coupe, la plante est hachée mais le grain reste entier. Selon la longueur de coupe, il reste même des rondelles d’épis, il faut donc les broyer et éclater les grains », résume Christian Savary. Il est possible de jouer sur l’écartement des rouleaux éclateurs. Plus ils sont resserrés, plus ils seront agressifs. Compter entre 1 et 2 mm d’écartement pour l’ensilage de maïs.

Le bon éclatement des grains (au minimum, fragmentés en 4) dépend également de l’agressivité des rouleaux montés (dents de scie, MCC…), et du différentiel de vitesse entre les deux. « Il faut au moins 30 % de décalage afin d’augmenter le phénomène de frottement. »

« L’éclateur, bien serré, limite le débit de l’ensileuse d’environ 10 à 15 %, mais c’est ce qui permet d’avoir de l’amidon digestible pour les bovins. » Les entrepreneurs et les chauffeurs de Cuma sont de plus en plus avertis sur cette problématique. « Entre requêtes des agriculteurs et analyse des conseillers en alimentation animale, la qualité est de plus en plus prise en compte sur les chantiers. »