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Fourrage

Profiter de la moisson précoce pour implanter des dérobées estivales


TNC le 22/07/2022 à 12:07
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Sitôt la moisson terminée, l'heure est à la culture des dérobées fourragères. Cette année en plus, les récoltes précoces devraient permettre une bonne implantation (à condition qu'il pleuve).

Avec des étés de plus en plus secs et chauds, on observe un manque important de production des prairies. Les dérobées peuvent alors apporter une réponse intéressante dans ce contexte. Il existe alors deux possibilités en fonction de la durée de l’interculture : courte (= les dérobées estivales, avec une durée < 100 jours, avant une culture d'hiver), ou longue avant implantation d'un maïs ou autre culture de printemps (espèces gélives ou non selon les objectifs).

Dans le cas des dérobées estivales (visant une production fourragère rapide), retrouvez ci-dessous quelques conseils pour la réussite de la culture :

Viser une implantation précoce

La date de semis dépend de la composition du couvert. Didier Deleau, ingénieur régional fourrage Arvalis explique : « Les légumineuses comme le trèfle ont un fort besoin en lumière donc il faudra les implanter le plus tôt possible. On a plus de souplesse pour les graminées et les crucifères, ça peut aller jusqu’à la mi-septembre. »

Il recommande pour une bonne implantation :

– le non-labour, plutôt un travail superficiel ou semis direct (après exportation des pailles ou broyage) ;

– semer au plus près d’une pluie (15 à 20 mm pour assurer une bonne levée) sur sol frais ;

– avec une profondeur de semis adaptée à la taille des graines (en surface à 1 cm pour les crucifères, graminées, trèfles…, et à 2-3 cm pour les plus grosses graines types céréales, vesces, lentilles…) ;

– rappui du lit de semences avec passage de rouleau.

« Pour la fertilisation, tout dépend de la réglementation régionale. Si l’apport est possible, 50 U d’N au semis est suffisant. Attention en revanche aux exportations de potasse en cas de récolte : il faudra en tenir compte pour la culture suivante. »

Des espèces productives et adaptées à la sécheresse estivale

Le choix des espèces doit se faire selon plusieurs modalités : la période et le mode d’utilisation, la valeur alimentaire du fourrage, le coût d’implantation (et de récolte éventuellement), et le niveau de prise de risque en fonction de l’investissement (car c’est bien la pluviométrie qui déterminera le rendement).

« Selon les essais réalisés par Arvalis, les mélanges graminées-légumineuses offrent un meilleur rendement qu’une espèce cultivée seule, explique Didier Deleau. Les espèces qui montrent les meilleures valeurs alimentaires étant le ray-grass d’italie, le colza, le trèfle incarnat, ou encore la vesce commune, on peut imaginer des associations avec ces espèces. »

Le stade de récolte joue aussi un rôle important sur les valeurs alimentaires des dérobées. Des essais réalisés par l’Inrae montrent que la récolte au stade feuillu/végétatif (environ 40 à 60 jours de culture) correspond aux valeurs UFL et MAT maximales. « Attention dans le cas d’une exploitation au pâturage, certaines espèces peuvent présenter un risque acidogène élevée à ce stade, prévient l’expert. Notamment le RGI, la luzerne et le colza fourrager. »