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Toastage

Produire le double de lait avec la même quantité de protéagineux


TNC le 17/09/2019 à 06:06
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25 t de pois et de féveroles sont toastés chaque année, de quoi atteindre l’autonomie protéique du troupeau l’hiver. (©Paul Renaud)

Les adhérents de la Cuma Défi 85 en Vendée ont investi dans un toasteur mobile de graines protéagineuses. Ils ont ainsi pu résoudre le problème de l’autonomie protéique durant la période hivernale. Pour optimiser la conservation, un séchoir a été intégré au toasteur.

À St Mesmin (Vendée), le Gaec Les Rocs a choisi l’autonomie alimentaire pour nourrir son troupeau, conduit en agriculture biologique. La plupart du temps, le système herbager suffit à alimenter les 65 vaches laitières et les bœufs à l’engraissement mais l’hiver, c’est plus difficile. « Pour résoudre le problème, nous avons réfléchi avec un groupe d’éleveur du Grapea, le Civam vendéen, à acheter un extrudeur ou un toasteur pour les protéagineux. En effet, d’ordinaire, 1 kg de pois cru permet de produire 1,5 kg de lait, contre 3 kg avec du pois toasté », explique Antoine Biteau, un des associés du Gaec.

125 000 € investis en Cuma

Il a suffit d’une démonstration du constructeur Hervé pour orienter le choix vers un toasteur ! « La technique est plus adaptée pour une installation mobile, un de nos critères. Sans oublier la durabilité dans le temps et l’aspect moins énergivore », détaille l’agriculteur. La Cuma Défi 85 est ainsi créée pour porter l’investissement de 125 000 € coût de l’installation complète. Près de 40 éleveurs adhèrent à la coopérative, répartis sur 6 sites de toastage, en Vendée, Loire-Atlantique et Maine-et-Loire.

Un toastage option séchage

La particularité du toasteur mobile de la Cuma, c’est l’ajout d’une unité de séchage sur la remorque. « C’est un prototype, basé sur le principe d’un séchoir à maïs », détaille le vendéen. Une fois toastées, les graines sont acheminées via la vis sans fin vers le séchoir. La « cuisson » continue pendant 2 à 3 h. Le capteur détecte le niveau haut et enclenche l’aspiration qui évacue l’air chargé d’humidité. « Le dispositif permet de gagner sept points de matière sèche, soit 7 % d’humidité en moins autour de la graine, donc une meilleure qualité de conservation », analyse-t-il.

Lire aussi : 50 000 € d’investissement pour autoconstruire un séchoir en grange de luzerne.

Au-delà du toastage et du séchage, la préparation des graines dépend de leur propreté. En présence de trop de résidus de paille ou de balles, il y a un risque d’incendie dans la machine. Sans compter que la matière peut obstruer les grilles de la vis à grain. « Si le toasteur n’est plus approvisionné, il se met en sécurité et s’arrête. Le redémarrage représente une grosse perte de temps et coûte cher. C’est l’étape la plus énergivore », déclare l’éleveur. Pour éviter ces phénomènes, il est indispensable de nettoyer la récolte au préalable. « À souligner que la plupart des producteurs travaillent à partir de méteils, dont les graines sont nettoyées au triage », conclue Antoine Biteau.