Accéder au contenu principal
Le Havre

Procès du naufrage mortel de Breiz : décision le 4 juin


AFP le 05/04/2024 à 17:35

Le jugement du tribunal maritime du Havre concernant les cinq personnes jugées depuis mardi, dont un capitaine de la SNSM, pour le naufrage mortel du chalutier Breiz, a été mis en délibéré au 4 juin.

Dans sa plaidoirie vendredi, Me Eric Najsztat, l’un des avocats du capitaine de la SNSM, jugé pour négligence et faux dans un document de bord, a reproché au ministère public de « noircir le tableau de quelqu’un qui a été plus de 900 fois dans sa vie un sauveteur irréprochable ».

En plus d’un an de prison avec sursis, le procureur du Havre Bruno Dieudonné a également requis jeudi une interdiction de navigation de deux ans à l’encontre du sauveteur. C’est une « volonté d’humiliation sociale », a estimé Me Najsztat, qui a plaidé la relaxe.

La nuit du 14 janvier 2021, le patron du Breiz avait appelé les secours pour une avarie de barre lors d’une pêche à la coquille Saint-Jacques au large de Port-en-Bessin (Calvados).

Remorqué par un canot de la SNSM de Ouistreham, le navire avait sombré en pleine nuit pendant l’opération, tuant le patron, Quentin Varin, et deux frères matelots, Jimmy et Steven Gibert.

Au moment de l’accident « le remorqué allait plus vite que le remorqueur: il a été pris par une vague, cela ne servait à rien » de ralentir, a fait valoir Me Gildas Rostain, deuxième conseil du capitaine de la SNSM.

Des peines de six mois de prison avec sursis ont été requises à l’encontre du co-armateur et d’un expert, tandis qu’une « peine de principe » a été demandée pour les deux agents de la DDTM (Direction Départementale des territoires et de la Mer). Tous les quatre sont jugés pour homicides involontaires.

L’avocat des parties civiles, Me François Zimeray, qui défend les parents et la sœur de deux frères disparus, a regretté au cours du procès « des versions tellement contradictoires, qu’on repart avec plus de questions que de réponses ».

Il est « trop facile d’accuser une vague », a de son côté tancé la sœur des matelots décédés. « Ce fut une épreuve et cela ne nous a pas soulagés », a confié leur mère.