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Betterave fourragère

Pour anticiper un été sec, place aux semis de betteraves


TNC le 16/03/2021 à 06:03
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Les betteraves fourragères regagnent du terrain chez les éleveurs, notamment grâce à leur productivité qui reste importante même en année sèche. L'ADBFM et le Gnis livrent leurs conseils pour réussir les semis et ainsi assurer un bon rendement pour l'année à venir.

Définie comme étant « l’assurance matière sèche pour les années de sécheresse », la betterave fourragère tire son épingle du jeu face aux aléas climatiques (plus de 17 t MS/ha malgré la sécheresse de 2019).

La date de semis : une étape clé

Ni trop tôt, ni trop tard. Le semis peut s’effectuer dès la mi-mars mais attention : la sensibilité au gel de la plantule est de -3°C. De plus, si les semis précoces assurent un meilleur rendement, ils exposent également davantage les plantules aux attaques de limaces.

Les semis ont généralement lieu entre le 15 mars et le 15 avril.

L’ADBFM (Association pour le développement de la betterave fourragère monogerme) affirme que « les conditions optimales de levée sont caractérisées par un sol bien ressuyé dont la température est de 8°C minimum. »

À noter : il est également possible de repiquer des betteraves mi-mai (par exemple derrière un méteil). Celles-ci seront alors d’abord semées en pépinière. Cette pratique peut être intéressante en cas de manque de fourrage avéré au printemps.

Bien positionner les semences

Les experts recommandent les pratiques de semis suivantes :

– préparation simple (sol ameubli, surface aplanie) ;

– semis à une vitesse d’environ 4 km/h ;

– profondeur très homogène, de 2 à 3 cm ;

– densité entre 120 et 130 000 graines/ha ;

– écartement de 45 ou 50 cm si le tracteur dispose de roues étroites pour les futures opérations. Sinon, prévoir un mixte : deux écartements de 45 cm et un de 60 cm pour les passages de roues. À éviter : les écartements de 75 cm qui favorisent le salissement des parcelles.

Ensuite, Benoit Laffineur du Gnis explique : « La gestion du désherbage peut s’effectuer par la chimie et/ou de façon mécanique par le binage, avec par exemple des outils qui renvoient de la terre sur le rang pour étouffer les plantules d’adventices, alors que la betterave va parvenir à surmonter de légers enfouissements. Pour réussir, il faut être réactif et agir au bon moment. L’été, en cas de période sèche, comme en jardinage, un binage vaut trois arrosages. »

Des variétés de betterave fourragère monogermes

L’arrivée des semences monogermes (1 semence = 1 plantule) a fait grandement évolué la culture de betteraves, devenue totalement mécanisable du semis à l’auge. Les experts recommandent alors aux agriculteurs de privilégier les semences traitées avec des produits efficaces contre les fontes des semis et les insectes des sols.

Les variétés sont ensuite classées en trois catégories en fonction de leur teneur en matière sèche :

Catégories % de matière sècheProportion de racine dans le sol
Moyennement riche en MSmoins de 16 %1/3
Riche en MS16 à 18 %1/2
Très riche en MSplus de 18 %2/3

L’ADBFM explique : « Un taux de MS élevé permet d’améliorer le rendement UF/ha mais les betteraves peuvent être légèrement plus dures rendant la consommation plus délicate pour les ruminants qui n’ont pas d’incisives sur la mâchoire supérieure. » Pour le pâturage, il est recommandé de choisir des variétés avec un taux de matière sèche faible afin de faciliter leurs prises par les animaux.

Pour tout savoir sur la betterave fourragère, rendez-vous sur le site internet de l’ADBFM