Accéder au contenu principal
Isère

Plus de 3 500 truites mortes après un déversement chimique


AFP le 13/11/2020 à 18:05

Un déversement chimique accidentel d'une usine dans une rivière en Isère a provoqué une asphyxie de l'eau, entraînant la mort de plus de 3.500 truites à l'orée de la période de reproduction, selon un décompte de l'association locale de pêcheurs.

« Nous avons récupéré depuis mardi 205 kilos de truites et truitelles, cela représente 3 512 poissons. On les a comptés et pesés », a déclaré vendredi à l’AFP Michel Quichante, président de l’association de pêche de Rives.

La Fure, déversoir du lac de Charavines et affluent de la rivière Isère, a reçu « entre 600 et 700 litres de produit après la rupture d’une canalisation lors d’une livraison à l’usine » Frégata Hygiène, a ajouté M. Quichante, qui a été alerté lundi par l’un de ses quelque 700 adhérents.

La préfecture de l’Isère a diligenté une inspection de la DREAL (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) sur le site de l’entreprise, implantée depuis moins d’un an sur le site d’une ancienne papeterie et spécialisée dans la production d’ouate de cellulose pour papier à usage unique.

« Plusieurs non-conformités vis-à-vis des règles du code de l’environnement » ont été constatées et le préfet a indiqué jeudi soir « engager des sanctions administratives ». De plus « le fonctionnement de l’unité de dépotage non conforme, à l’origine de l’incident, sera suspendu à titre conservatoire ».

L’impact de la pollution a été d’autant plus important que le débit de la Fure était faible (200 ) au moment de l’accident, en raison du manque de pluie.

« 5 km (des 25 km du cours d’eau) ont été très touchés, 90 à 100 % des poissons y sont morts », a souligné M. Quichante, qui « n’a jamais vu une pollution de ce niveau-là depuis les 47 ans qu’il préside l’association » AAPPMA de Rives et même dans les années 70 et 80 « quand personne ne se préoccupait d’environnement ».

Afin de disperser les polluants, la préfecture a autorisé une ouverture des vannes du lac pour tripler le débit d’eau, une « chasse d’eau exceptionnelle ».

L’AAPPMA de Rives, dont les missions premières sont de veiller à la qualité de l’eau, a déposé une plainte auprès de la gendarmerie.