Petit rebond de la collecte laitière au printemps, prudence pour l’été


TNC le 08/07/2025 à 14:54
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La collecte laitière française a légèrement rebondi au printemps. (© doidam10, AdobeStock)

L’Idele décrit une « reprise timide » de la collecte laitière française au printemps et des incertitudes pour les mois d’été. Le repli se poursuit du côté de la production bio.

Après plusieurs mois de recul, la collecte laitière française a légèrement rebondi au printemps, annonce l’Idele dans ses Tendances parues fin juin : les volumes collectés ont progressé de 1 % en avril 2025 par rapport à avril 2024, et de 1,2 % en mai 2025 par rapport à mai 2024.

Cette embellie s’explique par « une mise à l’herbe qui s’est déroulée dans de bonnes conditions », une récolte 2025 de fourrages d’herbe « de bonne qualité » et « le niveau attractif du prix des aliments en filière conventionnelle ».

Au-delà de cette tendance générale, « la France demeure divisée » : les régions de l’ouest profitent d’une dynamique favorable tandis que le nord et l’est sont pénalisés par la FCO, qui nuit notamment à la productivité des vaches. Les régions Bourgogne-Franche-Comté et Grand Est accusent ainsi des baisses de collecte de respectivement 2,2 % et 4 % en avril, puis de 2,3 % et 5,7 % en mai.

L’institut technique reste prudent concernant les mois d’été. D’un côté, les épisodes de fortes chaleurs et de sécheresse risquent « d’affecter les prairies et de compromettre la constitution des futurs stocks de maïs fourrages », et donc d’impacter la collecte. Mais les prix stables du lait et le coût modéré des aliments en filière conventionnelle pourraient atténuer ces effets négatifs.

Un prix du lait toujours solide

De fait, le prix du lait continue de bien se tenir (481 €/1 000 l pour le lait standard en avril, soit + 33 € comparé à avril 2024) et l’Idele s’attend à ce que cette tendance se prolonge dans les mois qui viennent, grâce à une collecte qui reste « sous tension » et une demande intérieure « bien orientée ».

Côté charges, les élevages ont bénéficié d’un léger répit au printemps. L’indice Ipampa (environ la moitié des coûts de production) a reculé de 0,7 % en avril par rapport à mars et de 2,5 % par rapport à l’an dernier, tiré par le repli marqué des postes « aliments achetés » (- 4,1 %) et énergie (- 17,7 %).

Mais d’autres charges sont en hausse, comme le poste engrais (+ 4,9 %) ou le coût de la main-d’œuvre.

La marge Milca progressé de 3 €/1 000 l en avril sur un mois (à 214 €/1 000 l) grâce à « l’augmentation du produit de la vente des animaux et un léger recul des charges », et de 64 €/1000 l sur un an.

La collecte de lait bio continue de dégringoler

À l’inverse du lait conventionnel, la production de lait bio continue de se contracter. Sur les quatre premiers mois de l’année, la collecte a chuté de 7,6 % par rapport à 2024. La baisse atteignait 3,1 % sur un an en avril.

Alors que la production moyenne par ferme progresse, ce recul global résulte des cessations d’activité : la France comptait 3 730 livreurs bio en avril, soit une baisse de presque 7 % en un an.

« Le faible écart de prix entre le lait biologique et le lait conventionnel ne favorise pas la production de lait bio » et le coût élevé de l’aliment en bio décourage les producteurs, explique l’Idele.

Les conditions climatiques actuelles risquent d’accentuer ce repli, « en cas de dégradation des prairies et des rendements de maïs fourrage ».