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Ressources halieutiques

Nette amélioration en 20 ans


AFP le 22/02/2022 à 17:54

Les scientifiques observent une nette amélioration de l'état de la ressource halieutique parmi les espèces débarquées par les pêcheurs français depuis 20 ans mais la marge de progrès reste importante, a annoncé mardi l'Ifremer.

« Il y a une grosse amélioration. En 2000, seules 15 % (des espèces débarquées) n’étaient pas en surpêche. En 2020, 56 % (des débarquements de poissons) proviennent d’espèces qui ne sont pas en surpêche et sont conformes à un objectif de durabilité (…). Mais l’objectif est de parvenir à 100 % de pêche durable », a résumé, lors d’une conférence de presse consacrée à l’état des ressources halieutiques débarquées en France, Alain Biseau, coordonnateur des expertises halieutiques à Ifremer (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer).

Parmi les espèces en bon état, le scientifique a énuméré la lotte, la coquille Saint-Jacques, le merlu de l’Atlantique, merlan et églefin. Parmi celles « pas encore en bon état mais en voie de reconstitution » : le thon rouge et le bar. Au nombre des espèces surpêchées, la sole dans le golfe de Gascogne, et parmi les populations « effondrées », le merlu de Méditerranée ou le cabillaud en mer du Nord ou mer Celtique.

Pour M. Biseau, cette amélioration est due à plusieurs facteurs, parmi lesquels des « décisions de gestion plus conformes aux recommandations des scientifiques » avec l’imposition de quotas pour certaines espèces en mauvais état, mais aussi « les professionnels de la pêche qui ont probablement amélioré leurs pratiques notamment en respectant mieux les quotas ».

« Tout ça joue pour expliquer cette amélioration très notable », a-t-il relevé, tout en observant des disparités entre Atlantique, Manche, mer du Nord et Méditerranée où, dans ce dernier cas, « on n’a pas vraiment de population en bon état ».

Mais il y a aussi de « vraies success stories », comme celle du merlu du Golfe de Gascogne : cette espèce, « dans une situation catastrophique dans les années 1990 », a fait l’objet d’un plan d’urgence au niveau européen. « Ces efforts ont contribué à une très forte amélioration pour cette population », s’est réjoui M. Biseau. Parmi ces espèces en voie de rétablissement, il a également cité le thon rouge en Méditerranée qui a suscité de fortes inquiétudes dans le passé.