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Label pêche durable

MSC certifie une pêcherie de thon rouge, malgré les critiques d’ONG


AFP le 01/08/2020 à 12:00

L'organisation MSC, chargée de délivrer un label de pêche durable, a certifié pour la première fois une pêcherie de thon rouge en Atlantique Est, s'attirant vendredi les critiques de WWF et de Pew Trusts.

Cette pêcherie japonaise, Usufuku Honten, détient 0,2 % des quotas de pêche de thons rouges, précise MSC dans un communiqué.

« C’est l’histoire d’une pêche qui a réussi à se redresser. Le thon rouge d’Atlantique Est était une espèce autrefois menacée et aujourd’hui, nous pouvons affirmer qu’elle est durable », indique Jean-Charles Pentecouteau, directeur du MSC France, dans le communiqué.

Le thon rouge, dont raffolent les gourmets japonais, a été victime de surpêche pendant des décennies en Méditerranée et dans l’Atlantique jusqu’à ce que la perspective de voir l’une de ses trois espèces ajoutée à la liste des espèces menacées de l’ONU pousse le monde de la pêche à agir. Des quotas de pêche drastiques et des mesures de protection ont été adoptées, ce qui a permis aux stocks de poissons de se reconstituer.

WWF, pourtant à l’origine de la création de MSC avec le géant anglo-néerlandais de l’agroalimentaire et des cosmétiques Unilever, ne partage pas cet avis.

« Cette certification est l’illustration alarmante du fait que le MSC est devenu un label répondant plus à la demande du secteur de la pêche qu’à des preuves scientifiques de durabilité », pour Giuseppe Di Carlo, de WWF, cité dans un communiqué. Il parle d’une « tendance dangereuse, susceptible de menacer le rétablissement complet du thon rouge et les perspectives de restauration de l’état des océans d’ici à 2030 ».

Pour l’ONG Pew Trusts, cette certification intervient alors que « les scientifiques sont incapables de confirmer que le stock (de thons rouges) s’est remis d’années de pêche non-durable et illégale », que des activités illégales existent toujours et qu’il y a « une surcapacité des pêcheries de thons rouges en Méditerranée qui pourrait déboucher de nouveau sur de la surpêche ».