Marge sur coût alimentaire : 7 exploitations aux performances remarquables
TNC le 04/09/2024 à 12:33
Depuis plusieurs années, l’organisme de conseil Eilyps met en avant des élevages avec une marge sur coût alimentaire remarquable. Systèmes bios, maïs fourrage, pâturant… Découvrez les vainqueurs des différentes catégories.
Eilyps met en lumière les bonnes performances économiques de ses adhérents avec le Challenge éleveur. Son critère d’évaluation : la marge sur coût alimentaire. Retrouvez les 7 éleveurs primés.
Une marge sur coût alimentaire de 12,51 € à l’EARL de la Grande Ville
Avec 70 vaches laitières et 150 ha de SAU, l’exploitation remporte le challenge éleveur, dans la catégorie fourrage stocké consommé. « Ce challenge a réuni les éleveurs ayant plus de 5 tonnes de matière sèche (MS) de fourrage stocké consommé », précise Eilyps.
Pierre Natur, éleveur sur la structure, explique ses bons résultats : « j’ai hérité d’un troupeau très bien sélectionné et efficace, et je suis en Ceta. On discute beaucoup sur nos pratiques et nos rations pour s’améliorer ». Pour atteindre ce niveau de performance, la ration est optimisée. « Les vaches mangent principalement du maïs, accompagné d’herbe au printemps et de luzerne l’hiver. La ration est corrigée avec du tourteau de colza. »
Le résultat est d’autant plus exceptionnel, que la marge sur coût alimentaire moyenne des éleveurs adhérent à Eilyps oscille autour des 7,50 €.
En système pâturant : une MCA de 9,13 € au Gaec le Bouillon
Cette catégorie regroupe les éleveurs ayant plus de 1,5 tonne de matière sèche d’herbe pâturée par vache. Avec 120 vaches laitières, et la quasi-totalité des 90 ha de SAU en SFP, le Gaec le Bouillon a obtenu le titre, avec une marge sur coût alimentaire dépassant les 9 €.
« Je pense qu’on a de l’expérience, pour associer système pâturant et alimentation à l’auge », détaille l’agriculteur. « Le pâturage permet de baisser le coût alimentaire à condition de bien s’en occuper, mais il faut aussi avoir des récoltes riches en azote et sucre pour l’alimentation à l’auge, et bien équilibrer la ration tout au long de l’année », poursuit l’éleveur, qui produit environ 1 200 000 l de lait.
Système mixte : Sébastien Lodel affiche une MCA de 10,03 €
« Cette catégorie a réuni les éleveurs ayant une production inférieure à 1,5 tonne de matière sèche d’herbe pâturée par vache et une consommation de fourrage stocké inférieure à 5 tonnes de MS », indique Eilyps.
Sébastien Lodel a remporté cette section, avec une marge sur coût alimentaire de 10 €. « On a toujours été assez économes dans notre système, et j’ai toujours voulu maintenir le pâturage malgré les robots », relate cet éleveur de 120 vaches sur 134 ha. Sébastien mise sur 220 j de pâturage par an, 6 h minimum par jour depuis 2019. « Je me retrouvais tout seul sur la ferme, la salle de traite n’était plus possible avec le manque de main-d’œuvre. »
Catégorie AOP : 8,91 € de MCA pour le Gaec la Verderie
La section AOP regroupe les éleveurs de Poitou-Charentes avec un minimum de 50 % de maïs dans la SFP, au moins 7 kg de maïs ensilage par jour et 1.8 t maximum de concentrés.
Pour Christophe Vergnaud, vainqueur du challenge, le pâturage est la clé pour le maintien d’une bonne marge sur coût alimentaire. « Nous avons une vingtaine d’hectares pâturables. On fait des îlots et les animaux tournent sur 3 semaines », commente l’agriculteur, qui affiche une production par vache entre 28 et 29 kg de lait. « On cherche à diminuer les concentrés, et à faire du lait quand même ».
La génétique aide également. « Mes parents ont travaillé pendant 35 ans pour sélectionner sur les taux. » Le bâtiment et la salle de traite ont également été refaits.
En bio : une MCA de 8,74 € pour le Gaec Faucheux 5G
En bio depuis 2022, Edwin et Yann du GAEC Faucheux 5G ont remporté la catégorie agriculture biologique du Challenge éleveur, avec une marge sur coût alimentaire de 8,74 €. Leurs maîtres mots : rigueur et autonomie. En bio depuis le 1er novembre 2022, les exploitants allouent la totalité de leurs 90 ha à la production de fourrage. « Il faut vraiment adapter la dimension du troupeau à l’assolement et à la taille du parcellaire ». Au sein de la ferme : 75 ha d’herbe, 10 ha de maïs et 5 ha de mélange céréalier.
Mais tout n’est pas qu’une question d’assolement ! « Il y a de la rigueur, sur le pâturage, sur les rations… Les éleveurs ont tendance à tout calculer, anticiper, et je pense que c’est leur force », fait remarquer Cécile, leur conseillère Eilyps. « On a déterminé des postes. Moi je gère plutôt la partie laitière, Erwin la partie affouragement. Je pense qu’on est rigoureux et complémentaires », complète Yann.
En bovin viande : un suivi de performance rigoureux récompensé
Le prix bovin viande multicritères a été remporté par Loïc Pedrot. Vêlage deux ans, insémination artificielle… L’éleveur aime la technique. « Je suis passionné de génétique, j’ai une grande diversité de taureaux sur l’exploitation, et surtout le vêlage deux ans me permet de gagner une année pour le renouvellement », résume l’agriculteur.
« On a mis en place une grosse rationalisation du travail, avec le contrôle de performance sur les vaches, jusqu’au sevrage des veaux et en post-sevrage », note Alexis, son conseiller. Comptez deux pesées sur les veaux, un pointage dans l’année, puis des pesées sur les génisses au retour au bâtiment pour suivre les performances de croissance et adapter le rationnement aux besoins des animaux.