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Viande bovine

L’origine France profite des difficultés de la RHD


TNC le 18/01/2021 à 10:00
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Les prix des vaches restent soutenus par une demande ferme en viande bovine française, liée aux restrictions imposées à la restauration hors domicile et au report de la consommation vers le commerce de détail, souligne l’Institut de l’élevage dans ses dernières tendances.

Les restrictions imposées dès octobre, en raison de la crise sanitaire, ont de nouveau impacté le secteur de la restauration hors domicile (RHD), avec un chiffre d’affaires en baisse de -26 % par rapport à octobre 2019. Comme lors du premier confinement, un report a eu lieu sur les ventes en grande distribution. Ainsi, la progression des achats de viandes hachées par les ménages est restée vive depuis la fin du reconfinement et la mise en œuvre du couvre-feu. Les ventes au détail augmentent ainsi en viande bovine hachée fraîche (+10 % /2019 sur les semaines 51 et 52) et davantage en viande hachée surgelée (+12% en moyenne sur s51 et 52), indique l’Idele dans ses dernières Tendances Lait et Viande.

Et cette situation profite à la viande bovine d’origine française, d’autant plus que l’offre reste limitée. Ainsi, en décembre, la cotation de la vache R est restée nettement supérieure au niveau des années précédentes, finissant l’année à 3,96 €/kg de carcasse (+7 %/ 2019 et +6 %/ 2018), tandis que la vache U a fini l’année à 4,47 €/kg (+3 % /2019 et +6 % /2018).

Du côté des vaches les moins bien conformées, qui ont achevé leur baisse saisonnière, la vache P est restée soutenue par les achats de viande hachée et cotait 2,77 € /kg en semaine 53 (+8 % /2019 et +4 % /2018), tandis que la vache O a bénéficié en décembre du redressement des cours dans les pays voisins, atteignant 3,02 €/kg (+2 % /2019 et -1 % /2018), soit 3 centimes de plus en un mois.

Timide remontée des cours des JB en décembre

La situation des JB, difficile depuis plusieurs mois et victime d’un marché européen très concurrentiel, s’améliore légèrement en décembre avec une remontée des cours tardive et très timide. Les cotations regagnent ainsi 4 centimes sur le mois de décembre, à 3,82 €/kg de carcasse (JB U) et 3,68 €/kg (JB R), un niveau très en dessous des années précédentes en fin d’année (-6 % /2019 pour le JB U et -5 % pour le JB R). La cotation du JB O n’a gagné que 2 centimes à 3,22 €/kg en fin de mois (-3 % /2019). Néanmoins, le surstock est résorbé, avec 3 000 têtes au 3 janvier, contre 13 000 le 1er novembre.

Les cheptels de vaches allaitantes étaient encore en retrait au 1er décembre, -1,4 %, tout comme les vaches laitières (-2,1 %). D’après Normabev, les effectifs de vaches abattues sur les semaines 48 à 52 ont progressé de +2 % /2019 pour les laitières, mais reculé de -2 % pour les allaitantes.

Bonne tenue des exportations

Conséquence des restrictions sur la restauration collective, les importations françaises de viande bovine ont diminué, totalisant 19 400 téc en novembre (-30 % par rapport à 2019), d’après les chiffres des douanes françaises. Ce sont les Pays-Bas et l’Allemagne qui subissent les plus fortes diminutions (respectivement -40 % à 4 300 téc et -44 % à 2 300 téc).

En revanche, les exportations se sont bien tenues et enregistrent une légère hausse par rapport à l’année précédente, à 19 300 téc (+1 % par rapport à 2019). Les envois vers l’Allemagne ont progressé (+10 % /2019 à 5 100 téc), pour répondre au fort ralentissement des abattages outre-Rhin où plusieurs chaînes d’abattage ont été mises à l’arrêt pour cause de cluster de Covid-19. À l’inverse, les exportations de viande bovine vers l’Italie (-16 % /2019 à 4 600 téc) et vers la Grèce (-4 % à 3 200 téc) ont été à nouveau affectées, indique l’Idele.