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Prairies

L’herbomètre : un outil indispensable dans la gestion du pâturage ?


TNC le 11/05/2020 à 11:44
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Faut-il investir dans un herbomètre ? Est-il indispensable pour bien gérer le pâturage ? Si oui, quel modèle faut-il choisir ? Les éleveurs patureurs donnent leur avis sur la question et Arvalis livre ses retours d'expérience sur l'herbomètre connecté.

Sur le groupe Facebook Pâturage et prairie, discussion et échange qui rassemble beaucoup d’éleveurs pâtureurs, Sébastien postait récemment : « J’aimerais avoir l’avis d’utilisateurs d’herbomètre. Quel intérêt ? Quelle utilisation ? » Ses collègues sont alors nombreux à répondre et les avis divergent.

L’herbomètre s’avère utile seulement s’il est utilisé régulièrement

Administrateur du groupe mais aussi cofondateur de Paturesens, Shane Bailey explique : « La raison principale d’utiliser un herbomètre, c’est de connaître la croissance de l’herbe et adapter sa rotation et ses surfaces très rapidement. Ça va permettre de gérer le surplus et le déficit de manière efficace. Après, la chose la plus importante c’est la quantité de données : il faut mesurer régulièrement pour pouvoir utiliser les données. Je dirais en moyenne une fois par semaine. »

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Dans une autre conversation, d’autres éleveurs comme Landry et Benjamin sont plus modérés. Pour l’un, « le fait de mesurer ou non les hauteurs d’herbe dépend des besoins et systèmes de chacun. C’est utile pour optimiser au maximum le parcellaire par rapport au nombre d’animaux, mais dès lors qu’on n’est pas dans cette problématique, est-ce réellement utile ? » Le deuxième confirme : « En cas de fort chargement, tu sais que tu ne seras jamais débordé (ou quelques paddocks seulement). En cas de faible chargement, une fois que tu as un ou deux paddocks qui ont des refus, tu retournes au premier et tu débrayes le restant. Les mesures d’herbe seront certes plus précises avec une machine mais il n’y aura pas de grosse différence à la fin. »

Herbomètre Électronique voire connecté : quel intérêt ?

Si certains « ne se sentent pas forcément le besoin d’être un grand technicien du pâturage » comme le cite Julien, pour ceux qui veulent le suivre de près grâce à l’herbomètre : quel outil faut-il choisir ?

Là encore, les utilisateurs ont chacun leurs préférences. Certains optent pour la simplicité avec un outil des plus basiques mais beaucoup recommandent l’herbomètre électronique, comme Simon : « C’est certes un budget mais c’est plus efficace et précis et surtout : la mesure est rapide (le temps de traverser la pâture à pied). » Et lorsqu’un collègue lui fait remarquer que « 650 €, ça représente quand même une sacrée somme », il répond que « tout dépend si on le voit comme une charge ou comme un investissement ! »

De leur côté, les ingénieurs fourrage d’Arvalis ont testé l’herbomètre connecté Grasshopper. Il géolocalise les mesures et les répertorie dans un outil de cartographie. Il calcule aussi la hauteur moyenne de chaque parcelle automatiquement. Un condensé de technologies au tarif moyen de 1 600 €. Si les testeurs avouent avoir gagné beaucoup de temps dans les mesures grâce à ces fonctionnalités, ils émettent tout de même quelques réserves : « L’utilisation est certes très simple mais l’effet opérateur reste important sur les résultats. D’un utilisateur à l’autre, les données varient car nous n’avons pas tous la même façon de faire. » Autre inconvénient : « Il faut continuer à visiter les parcelles régulièrement. » Derrière ce critère de gain de temps, les experts envisagent notamment des outils de télédétection par satellite mais ils n’en sont encore qu’en phase de test à l’heure actuelle.