Les surfaces des cultures de printemps reculent en 2025, après la hausse de l’an passé


TNC le 13/05/2025 à 17:45
ChampdemaIs

La sole de maïs grain est attendue en forte baisse dans les Pays de la Loire, en Basse-Normandie et en Bretagne, des territoires où la hausse avait été particulièrement forte en 2024. (© © Stéphane Leitenberger, tous droits réservés)

Avec les données arrêtées au 1er mai, Agreste met à jour ses prévisions de surfaces pour la récolte 2025. La plupart des surfaces de cultures de printemps ou d'été sont en recul, après la hausse de l'an dernier. Les conditions climatiques défavorables s'étaient en effet traduites par des reports des cultures d'hiver sur celles de printemps ou d'été.

« En 2025, la surface de maïs grain, y compris semences, cultivée en France serait légèrement inférieure à 1,5 Mha soit un recul de 8 % sur un an et de 3 % par rapport à la moyenne 2020-24. Contrairement à la campagne précédente, des conditions de semis plus clémentes pour les cultures d’hiver ont limité les reports vers les cultures de printemps ou d’été comme le maïs et le sorgho », indique le service statistique du ministère de l’agriculture dans sa note de conjoncture grandes cultures de mai.

« Cette baisse s’inscrit toutefois dans une tendance de plus long terme : sur les dix dernières années, les surfaces de maïs grain diminuent en moyenne de 1,1 % par an, à l’image du repli global des céréales cultivées en France. Les surfaces dédiées aux semences de maïs rebondiraient néanmoins de 6 % sur un an, après leur chute en 2024 (- 22 %). »

Dans le détail, la sole de maïs grain est attendue « en forte baisse dans les Pays de la Loire (- 28 %), en Basse-Normandie (- 24 %) et en Bretagne (- 17 %), des territoires où la hausse avait été particulièrement forte en 2024. En Bretagne, cela coïnciderait avec un rebond du blé tendre et du triticale. Seuls l’Alsace, le Centre et Midi-Pyrénées connaîtraient une progression des surfaces semées de maïs, qui resterait limitée. »

Evolution entre 2024 et 2025 de la superficie de maïs grain cultivée, par département. (© Agreste)

Ces évolutions restent à confirmer, la précision des informations disponibles à ce jour et l’avancement des semis étant variables selon les régions. L’observatoire Céré’Obs comptabilise 79 % des surfaces de maïs grain emblavées au 5 mai 2025, contre 53 % en 2024 et 76 % sur la moyenne quinquennale.

Le plus bas niveau pour la sole de maïs fourrage depuis plus de 30 ans

Sauf reports depuis le maïs grain vers le fourrage d’ici la fin de la campagne, « la culture du maïs fourrage atteindrait en 2025 son plus bas niveau depuis plus de 30 ans, à 1,21 Mha cultivés. Les stocks issus de la très bonne production fourragère globale de 2024 pourrait expliquer en partie cette baisse annuelle », précise Agreste.

Evaluée à 0,06 Mha, la sole dusorgho grain serait en fort recul cette année (- 38 %), après le point haut de plus de trente ans atteint en 2024 à la faveur de reports importants sur cette culture d’été.

Du côté de l’orge de printemps, les surfaces, estimées à 0,52 Mha, seraient également en baisse : – 7,2 % sur un an et – 10,1 % par rapport à la moyenne quinquennale. Début avril, Alexis Garnot, trader du groupe Soufflet, tablait plutôt sur 0,67 Mha d’orge de printemps, en comptant également les orges de printemps semées à l’automne. A noter : l’orge semée avant le 1er février est considérée comme une orge d’hiver dans les données Agreste et celle semée à partir de cette date comme une orge de printemps. De fait, les orges de printemps semées à l’automne sont comptabilisées comme des orges d’hiver.

Les surfaces de tournesol en recul de 11 % sur un an

Concernant les oléagineux, l’ensemble des surfaces diminuerait de 5 % sur un an, à un niveau un peu inférieur à celui de la moyenne 2020-2024. « La culture du tournesol, sur une superficie estimée à 0,67 Mha en France, serait en recul de près de 11 % sur un an et en retrait de 14 % par rapport à la moyenne de la période 2020-2024. »

Par rapport à la campagne passée, les reculs de surfaces cultivées se concentrent dans le Centre (- 20 500 ha) et en Bourgogne (- 10 900 ha) avec une baisse de près de 20 % sur un an, mais aussi en Midi-Pyrénées (- 12 600 ha) et Poitou-Charentes (- 12 000 ha) où la baisse relative est plus limitée (un peu moins de 8 % sur un an). »

Evolution entre 2024 et 2025 de la superficie de tournesol cultivée, par département. (© Agreste)

« Les cultures du soja et des autres oléagineux (dont le lin) seraient également en retrait par rapport à leur sole moyenne sur la période 2020-2024, de respectivement 10 % et 6 % ».

Baisse aussi pour les soles de pois et de betteraves sucrières

Du côté des protéagineux, l’ensemble des surfaces serait stable sur un an mais à un niveau bien inférieur (- 13 %) à la moyenne des cinq années précédentes. Estimées à 0,16 Mha, « les surfaces de pois protéagineux seraient en recul de 4 % sur un an, au plus bas depuis 2014. A contrario, la culture de fèves et féveroles (0,09 Mha) progresserait d’environ 10 % sur un an, se situant ainsi à plus de 15 % au-dessus de la sole moyenne entre 2020 et 2024 ».

« Les surfaces cultivées de betteraves industrielles en 2025 restent évaluées à 0,39 Mha, en repli d’environ 5 % par rapport à 2024 et inférieures de près de 3 % à la moyenne 2020-2024. Bien que les semis soient achevés, ce recul reste à confirmer. À ce stade, les surfaces de pommes de terre de conservation et demi-saison seraient quasi stables sur un an. »