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Démédication

Les résistances aux antibiotiques, stables ou en baisse


TNC le 20/11/2023 à 09:00
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Escherichia Coli et streptocoques restent les bactéries les plus présentes en élevage bovin. (© Emmanuelle Bordon)

L’Anses présente son rapport annuel sur l’antibiorésistance en santé animale. Plutôt encourageants, les chiffres montrent que les efforts en faveur de la démédication portent leurs fruits.

La consommation des antibiotiques en élevage baisse massivement. Dans le cadre de la semaine mondiale pour le bon usage des antibiotiques, qui a commencé samedi dernier, l’Anses présente son rapport annuel sur l’antibiorésistance en santé animale. Un rapport qui montre que la diminution des quantités d’antibiotiques utilisées a un effet positif sur les résistances des bactéries à ces molécules.

Commencé il y a plus de vingt ans, le travail visant à diminuer l’usage des antibiotiques a connu une nouvelle étape en 2022. Une nouvelle réglementation européenne sur l’usage de ces médicaments en médecine vétérinaire rend désormais la prescription obligatoire. La prophylaxie (prévention des maladies) et la métaphylaxie (traitement d’un groupe d’animaux) doivent être réservées à des cas exceptionnels. Enfin, certaines molécules sont exclusivement destinées à la médecine humaine.

Stabilité d’usages chez les bovins

Alors qu’en bovins, la consommation est plutôt stable, l’évolution globale des utilisations d’antibiotiques en élevage montre une baisse massive : — 72 % sur une dizaine d’années. Cette tendance est en grande partie le résultat d’une diminution très importante des quantités d’antibiotiques dans les prémélanges. Un usage qui n’a jamais concerné les bovins, ce qui explique la stabilité de leur côté.

L’étude des antibiogrammes réalisés sur les bovins montre que les pathologies les plus traitées par antibiotiques sont les mammites chez les adultes, les maladies digestives et respiratoires chez les jeunes bovins. Chez ces derniers, les pathologies digestives représentent 81 % des traitements.

Quant aux bactéries concernées, il s’agit principalement des Escherichia coli et des streptocoques. E. Coli, surtout, est en cause dans 84 % des pathologies des jeunes bovins et 33 % des mammites.

Des résistances en baisse

Une grande partie du travail de l’Anses concerne les résistances aux antibiotiques. Le rapport montre qu’elles concernent les bactéries les plus fréquentes, qui sont aussi les plus traitées. En bovins, les souches digestives d’E. Coli supportent l’essentiel de la résistance. Les antibiotiques concernés sont l’amoxicilline, la streptomycine et les sulfamides. Les antibiogrammes montrent que la résistance à l’amoxiciline augmente en 2022. Avec les autres antibiotiques, elle reste stable.

Et pour les autres bactéries présentes en élevage bovin : Pasteurella reste sensible aux bêta-lactamines. Sa résistance à la streptomycine est élevée (73 %) mais une baisse de 6 % est observée en 2022. La majorité des staphylocoques sont issus de mammites (88-93 %) et la résistance la plus fréquente concerne la pénicilline. Pour le streptocoque, enfin, la résistance à la gentamicine reste très faible et celle à la pénicilline, presque absente. Une légère baisse de la résistance à l’érythromycine est également notée.

Plus généralement, l’Anses observe des résistances aux antibiotiques « globalement stables ou à la baisse chez toutes les espèces animales, hormis les équidés, chez qui elles augmentent depuis 2018. » Une évolution positive, qui résulte des efforts faits en élevage pour diminuer l’usage des antibiotiques et justifie de continuer sur cette lancée.