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Santé des bovins

Les principales failles de biosécurité des fermes françaises


TNC le 22/02/2024 à 07:25

GDS France a analysé les pratiques de biosécurité de 217 éleveurs laitiers, et 212 éleveurs allaitants. L’occasion d’identifier les bons points, comme les éléments à revoir pour éviter les maladies en élevage.

À partir d’autoévaluations réalisées par les éleveurs, GDS France a identifié les principaux points d’amélioration à mettre en place sur les exploitations. L’objectif n’est pas de blâmer, toutes les actions ne sont pas forcément faciles à mettre en place, mais de proposer des petites astuces pour améliorer la biosécurité des fermes françaises.

Ne pas lésiner sur la quarantaine

Globalement, les éleveurs sont bons élèves en ce qui concerne l’introduction de nouveaux animaux dans le troupeau. Et pour cause, 86 % des répondants réalisent systématiquement un dépistage sur les bovins achetés. Mais il est toujours possible de progresser !

Parmi les leviers à travailler, la quarantaine arrive au premier plan. Seuls 69 % des répondants la pratiquent. « La réalisation d’une quarantaine de qualité reste compliquée selon le type d’animal acheté (vache en lactation) et le moment de l’année », concède le GDS, mais elle reste un moyen d’éviter la propagation de maladies sur le troupeau. À défaut de mise à l’écart, mieux vaut effecteur le dépistage directement sur l’exploitation du vendeur. Ainsi, l’éleveur s’assure de ne pas introduire les maladies recherchées sur son exploitation. Cette pratique reste cependant peu pratiquée (seulement 62 % des éleveurs).

Le pâturage alterné pour éviter les contacts

Si les éleveurs veillent à l’entretien des clôtures pour éviter les mélanges d’animaux, le contact mufle à mufle reste bien souvent possible. C’est pourtant une voie de contamination importante pour la tuberculose, l’IBR ou encore la BVD. « À peine plus de la moitié des éleveurs répondants estimaient maîtriser correctement ce risque par la mise en place systématique de doubles clôtures ou de pâturage alterné. » Et pour cause, ces dispositifs coûtent, et sont difficiles à mettre en place sur des parcellaires morcelés.

Des alternatives aux doubles clôtures existent. Il est possible de limiter le risque de voisinage en destinant certaines parcelles à la fauche, ou à mettre en place un pâturage alterné avec ses voisins.

Surveiller vos visiteurs !

Nettoyage du matériel, plan de circulation ou encore gestion des visiteurs… Le risque lié à l’introduction d’intrants ou d’intervenants extérieurs dans l’élevage est parfois sous-estimé. Parmi les plus compliqué à gérer figure le facteur humain. « Seuls 34 % des répondants, disposent d’une sectorisation de leur élevage avec un plan de circulation et d’un système de lavage des bottes à l’entrée et à la sortie de l’élevage pour tous les intervenants », détaille le GDS. En bref, la tendance est à la confiance : « il leur est parfois difficile d’imposer certaines mesures de biosécurité à intervenants ». Pourtant, nettoyer et désinfecter les bottes à l’entrée du bâtiment est essentiel.

Faune sauvage, nuisibles… Des visiteurs indésirables peuvent facilement se glisser sur l’exploitation ! Pour les éviter, la lutte contre les rongeurs et volatils est essentielle. La protection des stocks d’aliment, ainsi que des lieux d’abreuvement, est à intégrer. C’est d’autant plus vrai avec l’utilisation de points d’eau naturels, pouvant être utilisés par d’autres espèces.

Éviter la propagation des maladies

Les éleveurs apportent les soins nécessaires à leurs animaux lorsqu’ils en ont besoin. Mais s’il est essentiel de soigner les bovins, une attention toute particulière doit être accordée à ce que la maladie ne circule pas sur l’exploitation.

Pour ce faire, il est important d’isoler les animaux malades, et de respecter la marche en avant. 42 % des éleveurs rencontrent des difficultés à mettre en place la pratique. Les bâtiments ne s’y prêtent pas forcément, et la présence d’une infirmerie sur les fermes est encore rare.

La désinfection est également peu pratiquée. La moitié des éleveurs nettoient régulièrement leurs bâtiments, et 43 % réalisent une désinfection. Si la désinfection n’a pas forcément besoin d’être récurrente, elle peut être une alliée de taille lorsque des problèmes sanitaires surviennent sur l’exploitation.

Enfin, pour éviter que les maladies ne se transmettent à d’autres exploitations, il est recommandé d’avoir une bonne gestion de l’équarrissage. Cadavres et avortons doivent être tenus hors de la faune sauvage et des animaux domestiques pour éviter toute propagation. Seule la moitié des éleveurs parviennent à appliquer cette préconisation.