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État des rivières en France

Les pêcheurs sonnent l’alarme


AFP le 30/06/2021 à 14:21
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(©Pixabay)

La fédération de la pêche (FNPF), forte de 1,5 million de titulaires d'une carte de pêche en eau douce, a lancé mercredi une campagne pour « sauver nos rivières », menacées par la multiplication des sécheresses et des conséquences de l'activité humaine.

« Les pêcheurs constatent, chaque jour et sur toute la France, le manque d’eau dont souffrent les milieux aquatiques », alerte la FNPF dans un « manifeste » qui interroge : « pourrons nous encore voir des poissons nager dans nos rivières dans 50 ans ? » Alors qu’une grande partie de la France, en particulier sur la moitié Est, est menacée par une nouvelle sécheresse après une année 2020 qui a déjà connu l’été le plus sec depuis le début des mesures de Météo-France, la FNPF avertit que « d’ici 2070, en particulier sous l’effet des changements climatiques, le débit des cours d’eau va diminuer drastiquement, de 15 % à 40 % ».

Les pêcheurs pointent notamment la multiplication des ouvrages (barrages, moulins, seuils, soit plus de 100 000 ouvrages au total en France) qui rompent la continuité des rivières et empêchent le passage des poissons, notamment les espèces migratrices. Ils dénoncent également la disparition de nombreuses zones humides, qui contribuent à la recharge des nappes phréatiques et servent de lieux de reproduction à de nombreuses espèces. Ils dénoncent également le gaspillage des réseaux d’eau portable et des prélèvements inadaptés à usage agricole, comme pour la culture du maïs, très consommatrice d’eau, dans des régions « bien trop sèches ».

Les pêcheurs réclament donc des mesures pour « une gestion de l’eau économe, concertée et équilibrée; un recours aux solutions de stockage de l’eau localement justifié ; une politique de restauration de la continuité écologique ambitieuse et stabilisée ; une protection forte des zones humides » ainsi qu’un affichage de la volonté politique avec « la création d’un ministère de l’Eau avec des moyens (…) dédiés ».

Le gouvernement a mis plus tôt cette semaine en consultation publique un nouveau décret encadrant l’utilisation de l’eau dans le pays, notamment les prélèvements pour l’agriculture. Il définit notamment la notion de « volume prélevable » et renforce le rôle des « préfets coordonnateurs de bassin », pour évaluer les quantités disponibles et la répartition entre différents usages.