Les passeports bovins et l’Asda passeront au numérique
Élevages bovins lait et viande le 11/01/2016 à 11:25
Lidentification des bovins se met (enfin) à lheure du numérique connecté. Avant de se généraliser sur tout le territoire, le projet nommé "Démat" pour la dématérialisation du passeport bovin et de lAsda est en cours de test durant plusieurs mois.
L a France compte 20 millions de bovins, plus de 198 000 éleveurs et 2 000 opérateurs commerciaux. Pour assurer la traçabilité de la filière, chaque animal doit être identifié à la naissance avec ses boucles auriculaires, son passeport « carte rose » et son attestation sanitaire à délivrance anticipée (Asda) la « carte verte », puis suivi tout au long de sa vie par les techniciens, les inséminateurs, les vétérinaires, les opérateurs commerciaux, les transporteurs, les centres d’allotement, jusqu’à l’abattoir. A chaque mouvement de l’animal, son passeport doit le suivre… avec toutes les complications que cela peut engendrer : perte ou dégradation des papiers, besoin de la présence physique des deux acteurs pour échanger les papiers, etc.
Aujourd’hui, toutes ces informations existent dans quatre systèmes de référence : la BDNI pour l’identification, le SIG pour la génétique, Cigal pour la partie « sanitaire réglementaire », et GDS France pour le « sanitaire professionnel ». Pour Laurent Duveaux de l’Institut de l’élevage et chargé de mission pour l’association Spie (Système professionnel d’information en élevage), l’enjeu est de mettre à disposition ces données en temps réel aux différents acteurs de la filière. « Une donnée consultable sur un écran est beaucoup plus fiable et actualisée, ce qui n’est pas le cas du papier », fait-il remarquer.
« Mais dématérialisation ne veut pas dire zéro papier du jour au lendemain. Je pense notamment aux éleveurs en « zone blanche » sans accès à internet par exemple. Seulement, le passeport n’aura plus la valeur réglementaire qu’il a aujourd’hui. » La dématérialisation devrait permettre de fiabiliser les mouvements d’animaux, de mieux maîtriser les statuts sanitaires et aussi de simplifier les tâches administratives, les documents papiers à envoyer et donc de réduire les coûts.
« Les données ne seront pas libres et accessibles à tous, précise Laurent Duveaux. Le principe, c’est que l’éleveur donne le droit d’accès aux données de ses animaux à la personne qui vient les chercher. »
Ce projet qui a débuté en 2010 est aujourd’hui confié à l’ensemble des professionnels de la filière et confié à l’association Spie (Système professionnel d’information en élevage). L’application sur smartphone et tablette est pour le moment en cours de test auprès de 200 acteurs répartis sur tout le territoire.