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Pêche au saumon de l'Adour

Les marins-pêcheurs professionnels condamnés


AFP le 16/01/2020 à 18:40

Des pêcheurs professionnels de saumons dans l'estuaire de l'Adour ont été condamnés jeudi à des amendes de 500 euros, dans le cadre d'un conflit de plusieurs années qui les opposait aux pêcheurs amateurs, à la canne à pêche, en amont dans les gaves pyrénéens.

Les pêcheurs amateurs avaient cité à comparaître les six professionnels, qui opèrent au filet, leur reprochant de pêcher dans une zone portuaire interdite aux termes du Code rural et de la pêche, et de porter atteinte aux ressources de poissons migrateurs, en particulier le saumon (pêché de mars à juillet). Deux associations de protection des milieux aquatiques et trois fédérations de pêche avaient déposé plainte pour « pêche maritime dans une zone interdite » contre six pêcheurs professionnels.

Les amateurs reprochent aux professionnels d’opérer dans une zone avancée de l’embouchure, au niveau du port industriel de Bayonne, qui fait office « d’entonnoir » pour les poissons. « Un obstacle infranchissable qui empêche la moitié des poissons migrateurs de remonter aux frayères », avait assuré Me Stéphanie Moutet-Fortis, avocate des parties civiles, à l’audience en novembre. L’avocat des pêcheurs professionnels, Me Davy Labarthette, avait réfuté tout préjudice à la biodiversité de la part de ses clients, qui servaient selon lui de « paravent à un problème bien plus grave, mais on leur impute parce qu’ils sont là et c’est plus pratique ».

« Mes clients prennent acte, dans l’immédiat, de cette décision dont nous ne connaissons cependant pas, à ce jour, la motivation », a-t-il commenté jeudi après le jugement du tribunal correctionnel de Bayonne. « Après avoir pris connaissance de l’argumentaire du tribunal, ils décideront de l’opportunité d’engager une procédure d’appel ou pas. Ce que nous saurons dans les prochains jours », a-t-il ajouté. Professionnels et amateurs se renvoient chiffres et études sur la vitalité du saumon, et sur les quantités prélevées. La pratique dans l’estuaire perdure depuis des années, moyennant une forme de tolérance envers les pêcheurs professionnels.

Le tribunal administratif de Pau, saisi par ailleurs, avait lui-même exigé en juin des préfets des Landes et des Pyrénées-Atlantiques qu’ils fassent appliquer une disposition du code des Transports interdisant la pêche dans les ports de commerce. Il n’avait alors toutefois pas été question de remettre en cause la pêche professionnelle au filet dans l’estuaire de l’Adour, juste dans sa zone portuaire.