Les abattages de bovins bio en retrait pour la première fois en 15 ans
TNC le 11/10/2023 à 11:46
Après des années de croissance, la production de viande bio est en retrait. En cause, la baisse du cheptel, mais aussi la concurrence avec la viande conventionnelle.
La filière des viandes bio est dans un contexte difficile. Après 20 ans de croissance à deux chiffres pour la filière, la tendance s’est brusquement inversée. La consommation de produits biologiques a baissé de 9 % en volumes, et le secteur de la viande bovine n’est pas épargné, avec une baisse de 6 % des volumes d’abattage : une première depuis la mise en place de l’observatoire des viandes bio.
« Au rayon libre-service des grandes surfaces (proxi et e-commerce inclus), les ventes de viande de bœuf bio (haché et pièces) ont diminué en valeur (- 14 %) et en volume (- 21 %). Entre 2021 et 2022, la perte de volume en GMS pour la viande de bœuf bio est de 20 % » détaille l’observatoire.
La filière est impactée par la hausse des coûts de production, et « une augmentation marquée de matière ne trouvant pas de valorisation sur le marché bio ».
Gérer l’équilibre matière
« Une proportion importante des troupeaux de bovins allaitants, en complément des animaux laitiers et mixtes, a alimenté le marché du steak haché et des viandes prêtes à découper », poursuit l’observatoire des viandes bio. S’il est difficile de connaître le ratio haché/piécé appliqué sur les carcasses AB, c’est la commercialisation des arrières qui semble poser problème à la filière. « On note des difficultés à valoriser une partie des pièces dites nobles, comme l’entrecôte ou le faux-filet ». En cause, un déséquilibre entre la demande issue de la RHD, qui cherche essentiellement des avants (moins chers), et des consommateurs davantage intéressés par le haché.
Les abattages de veaux bio sont également à la baisse, avec une baisse en volume avoisinant les – 7 %. « Les baisses de volumes constatées en GMS et en boucherie n’ont pu être compensées par la reprise des ventes en RHD, et le relatif dynamisme de la vente directe » précise l’observatoire.