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Parasitisme

Le vermifuge n’est pas obligatoire au retour à l’étable


Alimentation et fourrages le 25/09/2017 à 07:25
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Après la saison de pâturage, les animaux sont rentrés à l’étable en étant parfois porteurs de parasites. Les plus fréquents sont les strongles, la grande douve et le paramphistome. La vermifugation se fait de façon raisonnée et non systématique.

Les parasites les plus rencontrés dans les herbages sont les strongles gastro-intestinaux, la grande douve et le paramphistome. Ils causent des dommages digestifs, retardent la croissance, diminuent l’immunité, affectent la reproduction et forcément amoindrissent les performances des animaux. Il est essentiel de raisonner les traitements car ils sont coûteux, peuvent pénaliser l’immunité des animaux et créer des résistances chez les parasites.

Les strongles se développent essentiellement dans les pâtures humides et affectent les jeunes bovins ou les animaux immunodéprimés. Ils provoquent des diarrhées, de l’amaigrissement, un manque d’appétit et des poils piqués. Les retards de croissance dus aux strongles sont définitifs. Ils provoquent alors des chutes de GMQ chez les broutards et une diminution du potentiel de production et de reproduction chez la génisse laitière. Une immunité naturelle s’installe chez les animaux dès la première année d’infestation mais est active qu’après la deuxième année de réinfestation. Il est donc essentiel de raisonner les traitements par lots et carrière. Pour les génisses ou futurs reproducteurs, l’antiparasitaire se fait durant la période de pâturage, uniquement lorsque la pression parasitaire devient trop forte afin de favoriser l’installation de l’immunité naturelle lorsque la pression est faible. Les broutards doivent être traités pour éviter tout retard de croissance. Les animaux de deuxième année de pâture ou plus sont à raisonner au cas par cas : les animaux les plus sensibles sont ceux ayant vêlé à deux ans, les vaches n’ayant pas pâturé avant leur premier vêlage et les animaux affaiblis.

Avant de traiter, il faut évaluer les risques parasitaires de la saison en vérifiant l’exploitation de la pâture l’année précédente, les conditions météorologiques, le chargement des pâtures, leur rotation, la durée du pâturage et la complémentation. Si l’éleveur a un doute, il peut réaliser une coproscopie pour estimer le taux de contamination. Cependant, seule le dosage des anticorps dans le lait permettra de juger la nécessité du traitement. Si le traitement s’avère nécessaire, les strongylicides à action immédiate sont à privilégier à la rentrée à l’étable pour leur action immédiate.

La grande douve possède un cycle long et a besoin d’un hôte intermédiaire pour se développer (la limnée). Les pâtures avec des zones humides naturelles (mares, marécages, fossés, ruisseaux) sont de vraies gîtes à limnées. Les zones de piétinement autour des abreuvoirs présentent autant de facteurs de risques. Les symptômes de la grande douve sont assez discrets puisqu’elle se traduit par un mauvais état général de l’animal (mauvais appétit, anémie, manque d’état, baisse des performances…). Pour diagnostiquer l’infestation des animaux par la grande douve, seule l’analyse de sang ou de lait est efficace.

Le paramphistome a un cycle similaire à la grande douve avec le même hôte intermédiaire. Les larves passent dans la paroi de l’intestin et provoquent de fortes diarrhées, un amaigrissement et peut conduire jusqu’à la mort de l’animal. Les parasites adultes se logent dans le rumen des animaux âgés et peuvent y vivre pendant plus de cinq ans ! Ils créent des dysfonctionnements du rumen (métorisation, baisse d’appétit). Pour évaluer le taux d’infestation, la coproscopie est l’analyse la mieux adaptée.

En cas de traitement, l’oxyclozanide est le seul traitement autorisé contre la douve chez la génisse gestante future productrice de lait, dès son deuxième tiers de gestation, et chez la vache laitière en lactation (avec un temps d’attente de 4,5 j). Il s’utilise aussi contre le paramphistome. Cependant, pour éviter d’avoir à écarter le lait, il vaut mieux traiter les animaux sur la période de tarissement et au vêlage.

La conduite du pâturage permet de diminuer la contamination des pâtures. Il vaut mieux mettre les animaux à l’herbe tardivement (en juin) et les rentrer tôt (en octobre), effectuer des rotations de pâtures, ne pas les charger excessivement et complémenter les animaux aux champs. Il faut également gérer les lots pour ne pas faire pâturer des vaches immunisées après des génisses fortement excrétrices.

Avant tout traitement, il est essentiel de se poser les bonnes questions et surtout de vérifier la pâture : présence d’eau stagnante, recherche de limnées au printemps et à l’automne, conditions météorologiques favorables ou non… Les conseils de votre vétérinaire sont nécessaires pour adapter la stratégie de maîtrise des parasites à la situation de votre élevage et les possibilités thérapeutiques et préventives.

Des méthodes alternatives existent pour combattre les parasites : la phytothérapie, l’aromathérapie et l’homéopathie. Attention cependant à bien maîtriser ces méthodes car elles peuvent s’avérer dangereuses si elles ne sont pas correctement employées.