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Prix élevés du blé

Le maïs privilégié au blé tendre pour l’alimentation animale


TNC le 10/11/2021 à 18:07
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La récolte française de maïs est pour l'instant estimée à 13,68 Mt. (©Pixabay)

À trois mois de campagne de commercialisation, FranceAgriMer estime à la baisse la part de blé tendre utilisé en alimentation animale sur le marché domestique. Le maïs s'avère plus compétitif.

« On note une inversion de rapport entre le blé tendre et le maïs pour l’utilisation en alimentation animale », a constaté le 10 novembre Marc Zribi, le responsable de l’unité grains et sucre de FranceAgriMer.

Le Service de la statistique et de la prospective (SSP) a estimé à la hausse la production et la collecte française de blé tendre en 2021, portant la disponibilité pour le marché à 35,55 millions de tonnes (Mt), 215 000 tonnes de plus qu’estimé il y a un mois. Les utilisations domestiques ont été « en face totalement revues », surtout les incorporations en alimentation animale, donc.

Elles sont désormais évaluées à 4,75 Mt, contre 5,15 Mt en octobre. À l’inverse, les volumes de maïs grain destinés à la fabrication d’aliments du bétail atteindraient 3,2 Mt sur cette campagne, « une forte hausse par rapport aux premières estimations qui étaient de 2,8 à 2,9 Mt », selon Marc Zribi.

Compétitivité accrue du maïs 

Cette « modification majeure dans les utilisations fourragères » s’explique par la compétitivité accrue du maïs par rapport au blé tendre. Marc Zribi poursuit : « avec des prix à 288 €/t en blé tendre et 230-240 en maïs, l’écart est considérable ! »

D’autant plus que la récolte en maïs s’annonce très bonne cette année : 13,68 Mt selon FranceAgriMer (un record depuis 2014), voire encore plus car « des transferts de surfaces ensilage vers le maïs grain sont encore possibles ».

Autre modification de taille sur les utilisations du blé tendre en 2021/22 : les exportations sont attendues en baisse de 410 000 tonnes par rapport aux prévisions du mois dernier. Les expéditions à destination de l’UE baisseraient de 210 000 tonnes car « les mêmes causes produisent les mêmes effets : il y a une demande moindre de blé à destination fourragère par le Bénélux et l’Espagne, car ils réorientent leurs formules vers le maïs ».

Exportations françaises de blé tendre (©FranceAgriMer)

La baisse attendue est de 200 000 tonnes vers les pays tiers, surtout « à cause des blés argentins et australiens, très compétitifs malgré les coûts élevés du fret ». L’Australie a notamment « de gros volumes à exporter » cette année et semble en première partie de campagne se tourner vers les marchés africains, où elle est d’ordinaire peu présente.

Résultat : les stocks finaux de blé tendre « s’alourdiraient à 3,17 Mt », soit 36 % de plus qu’estimé en octobre, conclut l’expert.

Pour suivre les évolutions des cours des matières premières agricoles, rendez-vous sur les cotations Agri Mutuel.