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Reportage

Le Gaec du Feuil (35) a opté pour un bâtiment semi-ouvert évolutif avec un roto


TNC le 20/08/2021 à 06:03
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Penser aux évolutions futures ! Voilà ce qu'ont fait les associés du Gaec du Feuil, à Maen Roch (Ille-et-Vilaine), pour la construction de leur nouvelle stabulation. Le troupeau laitier bio est maintenant dans un bâtiment semi-ouvert avec roto de traite. Coût du projet : 560 000 €.

En 2017, à l’installation d’Adrien Goupil, après un contrat de parrainage, le Gaec du Feuil en Ille-et-Vilaine constitué de Pascal et Isabelle Vaslet est arrivé à un droit à produire de 500 000 litres, contre 310 000 litres en 2013, au début de la conversion en bio.

« Le bâtiment était trop petit, il fallait faire la mise aux normes, la salle de traite était en bout de course, explique le jeune éleveur. Dès mon installation, nous avons commencé à réfléchir à la construction d’un nouveau bâtiment. » Avant que les vaches s’y installent début 2019, les éleveurs ont dû trouver la meilleure solution pour concilier leurs attentes en termes de travail et une production laitière qui était encore en phase de croissance.

Il y avait 70 vaches à la mise en route du bâtiment, elles sont aujourd’hui 85 et l’objectif est d’arriver à 95 vaches en 2022. S’y ajoutait l’importance du pâturage dans la ration des 85 vaches Normandes, Holstein et Simmental. Sur les 113 ha du Gaec, atteints grâce à une reprise récente, 96 sont accessibles. Les vaches passent donc beaucoup de temps dehors.

Un bâtiment économe

Lors de son expérience d’inséminateur, Adrien avait découvert les bâtiments Stabeco, conçus par l’entreprise Roisné. Des modules pré-construits permettent de bâtir un bâtiment semi-ouvert. Les trois associés sont partis sur trois rangées de logettes sur tapis pour un total de 100 places. Le système de modules permet, en cas de besoin, d’agrandir simplement la stabulation. « On a fait attention de laisser de la place à chaque extrémité », souligne Adrien Goupil.

Le bâtiment pourra facilement être rallongé. La salle de traite a quant à elle été construite sur le côté. (©TNC)

La stabulation est peu volumineuse, en bois, bien intégrée dans le paysage. « Ça s’inscrit bien dans l’esprit de la bio », apprécie Pascal Vaslet. Si les aires d’exercices sont découvertes, cela ne pose pas de problème d’humidité. « Les couloirs sont plus propres, ce qui est un avantage en système lisier », remarquent les éleveurs. Faute de ressources suffisantes en paille et pour limiter le temps de travail, ils ont fait le choix du lisier plutôt que du fumier. « Fertiliser avec du lisier ne pose pas problème sur nos prairies qui ont en moyenne 5 à 7 ans », estiment-ils. De la sciure bio est ajoutée tous les jours pour le confort et pour absorber les jus.

Une installation de traite évolutive

À côté de la stabulation, un autre bâtiment accolé accueille la salle de traite. Si les trois associés sont rapidement arrivés à un consensus sur le bâtiment, il y a eu plus de discussions pour le système de traite. Ils ne voulaient pas d’un robot, qu’ils jugeaient moins compatible avec un troupeau qui pâture beaucoup, et hésitaient entre une traite par l’arrière ou en épi.

« Le système en épi permet de mieux voir la mamelle mais pour que le temps de traite ne soit pas trop long, il nous aurait fallu une 2×10, ce qui aurait été cher et pas terrible en conditions de traite vu la longueur des quais », souligne Adrien.

Pour monter leur dossier PCAE, les éleveurs doivent faire faire trois devis. « Du coup, on a inclus un roto, se souvient le jeune éleveur. Dans notre cas où il fallait tout reconstruire, ce n’était pas plus cher. Le roto l’a emporté car c’était le plus adapté à une évolution du troupeau et plus court en temps de traite. » Leur choix s’est porté sur un roto Delaval 22 places en traite intérieure. « C’est la position idéale pour bien voir la mamelle et ça limite la fatigue car le trayeur travaille à poste fixe. »

Le roto est installé dans un bâtiment isolé. La luminosité est assurée par des plaques translucides sur les côtés. (©TNC)

Du coup, un chien (très bien dressé ou plutôt électrique) est nécessaire pour faire avancer les vaches de l’aire d’attente vers le roto. L’entrainement est assuré par une roue, ce qui donne un mouvement très souple et peu énergivore. Pour 80 vaches, la traite demande de 40 minutes à 1 heure à une personne. « Chaque trayeur peut moduler la vitesse de rotation. On arrive bien à notre objectif de passer moins d’une heure pour la traite et le lavage », apprécient les éleveurs. Le roto est équipé de compteurs à lait, de décrochage et trempage automatiques. Le logiciel de gestion de troupeau aide au suivi technique.

L’ensemble du projet est revenu à 560 000 €. Le bâtiment est revenu à 400 000 €, fosse à lisier comprise. Le roto, au prix initial de 135 000 € a été équipé de la désinfection automatisée, pour 22 000 €. En combinant un bâtiment économe et une installation de traite évolutive, les associés du Gaec du Feuil ont bien préparé l’avenir de leur élevage.