Le broutard affiche sa plus forte baisse depuis le début de l’année en raison de la DNC


TNC le 07/07/2025 à 18:06
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Le cours du broutard est à la baisse sur la première semaine de juillet, avec un recul pouvant aller jusqu'à plusieurs dizaines de centimes selon les places de marché. (© TNC)

Si le manque d’offre a longtemps porté le cours du broutard, le développement de la DNC en Italie a refroidi les engraisseurs. Avec des élevages touchés en Lombardie (une grosse région d’engraissement), les exportateurs italiens temporisent leurs achats et font baisser les cours.

Après plusieurs mois à la hausse, les cours du broutard ont marqué une inflexion sur la première semaine de juillet. En cause, le développement de la dermatose nodulaire contagieuse au sein de la botte transalpine.

Aux Hérolles, la cotation du broutard limousin conformation U perdait 28 centimes, pour s’établir à 5,86 € le 30 juin. La baisse s’est confirmée sur les autres places de marché, avec une baisse de 20 centimes le même jour à Mauriac sur le Limousin U, qui côte à 6,20 €/kg. Si les prix se sont maintenus la semaine dernière à Cholet ou à Châteaubriant, Cholet confirme la tendance baissière ce lundi 7 juillet avec une chute de 13 centimes sur le Charolais U. Les regards se tournent désormais vers Châteaubriant qui traite pas moins de 25 000 broutards à l’année, et dont les cotations paraissent le mercredi.

Les importateurs italiens en retrait

Si la dermatose nodulaire contagieuse ne bloque pas les échanges entre pays à proprement parler – seuls les animaux présents en zone réglementée font l’objet de restrictions – la maladie chamboule le marché. Les cas de DNC en Lombardie, une grosse région d’engraissement, poussent les acheteurs à la prudence, et la mise en place de zones réglementées en France comme en Italie complique les choses.

Le contexte pousse les engraisseurs italiens à la prudence, ce qui se traduit par leur moindre présence sur les marchés. Les exportateurs, sous le joug de prix élevés depuis de nombreuses semaines, en ont profité pour engager une baisse des cours.

La FNB dénonce une baisse des prix injustifiée

Dans le même temps, la Fédération nationale bovine a publié a publié un billet d’humeur, dans lequel Cédric Mandin, secrétaire général du syndicat, dénonce une baisse injustifiée. « Il y a quelques jours de cela […], tous les opérateurs de la filière, à l’unisson, se désolaient de la pénurie d’animaux sur les marchés […] et pourtant dans les cours de fermes, cette semaine, chacun y va de son explication pour faire baisser les prix ».

Pour l’élu, la DNC est un prétexte, la maladie n’affectant pas les mouvements de la très grande majorité des bovins du territoire. « On dit que la dermatose nodulaire contagieuse stoppe les échanges… et pourtant, s’ils achètent les animaux 30 centimes moins cher, alors les mouvements reprennent. »

Temporiser les départs

Mais les experts ne se veulent pas alarmistes. La DNC n’est pas la seule explication à la contraction des cours. L’arrivée précoce de la canicule ne pousse pas aux mises en place et pèse sur les places de marché de l’Ouest. D’autant que le contexte global reste porté par la contraction de l’offre. « Pas de panique dans les campagnes, avec une production qui peut temporiser les sorties en fonction de l’évolution de la situation et des contraintes qui seront imposées », lance Laurent Chupin, notre analyse dans sa note de conjoncture hebdomadaire.