L’activité d’un abattoir corse suspendue après une plainte de L214
AFP le 28/08/2025 à 14:30
L'abattoir de Porto-Vecchio va devoir suspendre son activité, a annoncé jeudi la préfecture de Corse-du-Sud, un mois après une plainte pour « sévices graves et mauvais traitements » de l'association L214 qui a entraîné l'ouverture d'une enquête.
Les installations de cet abattoir multi-espèces, propriété de la Collectivité de Corse et géré par le Syndicat mixte de l’abattage en Corse (Smac), « ne permettent plus de garantir une production dans le respect total des exigences réglementaires », a admis la préfecture dans un communiqué.
Cette suspension, qui intervient après une mise en demeure adressée le 5 août et plusieurs réunions entre les services de l’État, l’exploitant, les représentants du monde agricole et les collectivités, « entraîne l’arrêt immédiat de toute activité d’abattage sur le site ».
« La levée de cette suspension sera notamment subordonnée à la réalisation de nouveaux investissements », ajoute-t-elle, rappelant au passage que « depuis plusieurs années, les services de l’Etat accompagnent le Smac pour maintenir le réseau des abattoirs publics » en Corse.
Fin juillet, L214 avait diffusé des vidéos filmées dans cet abattoir, dénonçant des « dysfonctionnements graves » dans l’abattage des vaches et des veaux, « saignés encore conscients après des étourdissements ratés », et dans l’abattage rituel de vaches, veaux et moutons, qui « subissent des mouvements de cisaillement lors de la saignée à vif ».
L’association animaliste avait également dénoncé une supposée « complicité des services de l’État, dont la Direction départementale de la protection des populations de Corse-du-Sud, dans les pratiques d’abattages illégales et des installations non-conformes de cet abattoir », réclamant sa « fermeture immédiate ».
La préfecture de Corse-du-Sud avait alors dénoncé des « accusations graves » et avait regretté « la mise en cause de l’intégrité professionnelle de plusieurs agents de l’État ».
L214 avait en outre déposé plainte contre cet abattoir, ce qui avait entraîné l’ouverture d’une enquête « pour des manquements supposés aux règles de l’abattage et des non-conformités aux règles d’étourdissement des animaux » par le parquet d’Ajaccio. En attendant, d’autres abattoirs seront proposés aux éleveurs concernés.