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Dans le Nord

La préfecture autorise un élevage de 117 600 poulets, contesté localement


AFP le 26/03/2021 à 21:20

La préfecture du Nord a autorisé un projet d'élevage devant accueillir 117 600 poulets à Steenwerck (Nord), contesté localement et qui avait fait l'objet d'un avis défavorable de la commissaire chargée de l'enquête publique.

Ce projet, développé par la SARL Warembourg et fils, sous-traitante de la société belge Leievoeders, prévoit l’installation des volailles dans deux bâtiments de 2 800 m2 chacun – soit 21 animaux par m2 – et la création d’un forage de 70 m de profondeur, selon le rapport d’enquête publique. Les exploitants souhaitent prolonger et agrandir « une activité antérieure interrompue par un incendie » en 2018, qui comprenait alors 20 000 volailles.

La société belge « vend l’alimentation, amène de Belgique des oeufs, rachète les poulets via un abattoir belge », précise la commissaire enquêtrice.

« Le projet, à l’issue d’une instruction (…) a fait l’objet d’un avis favorable du CODERST (Conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques) le 16 février 2021 », a indiqué la préfecture du Nord à l’AFP vendredi. « Conforme à la réglementation en vigueur », il « a fait l’objet d’un arrêté d’autorisation environnementale » signé jeudi 25 mars.

Un élevage qui répond aux normes actuelles

« Faisant fi de la destruction de la qualité de vie des riverains (odeurs insupportables, prolifération de mouches, bruit incessant), de la santé publique, des nuisances environnementales (…) et de la souffrance des animaux », la préfecture « a pris une décision scandaleuse », s’indigne vendredi sur son site l’association locale Flaner.

Elle annonce son intention de saisir la justice et de lancer une campagne de financement participatif.

Le maire de Steenwerck, Joël Devos, s’est également dit « déçu de la position » préfectorale. Des avis défavorables avaient été émis par son conseil municipal et celui de Sailly-sur-la-Lys.

Si cet élevage « répond effectivement aux normes actuelles (…) des lois sont actuellement en discussion à l’Assemblée nationale, notamment sur le bien-être animal », a-t-il relevé. « Les habitants vivent ça très durement, se considèrent comme pris en otage », a-t-il ajouté.

« Pour répondre aux remarques du public, (…) des mesures complémentaires ont été prescrites dans l’arrêté », comme une étude de bruit, ou l’encadrement de l’épandage des effluents d’élevage, précise la préfecture, s’engageant à « diligenter une inspection dans les mois suivants la mise en service de cette installation ».