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La justice annule l’autorisation d’extension d’une porcherie dans le Finistère


AFP le 23/05/2019 à 15:20

Le tribunal administratif de Rennes a annulé l'autorisation d'extension d'une porcherie, portée à plus de 12 000 animaux sur une commune littorale du Finistère, donnant raison à des associations de protection de l'environnement, a-t-on appris mercredi.

« Le préfet a maintenant pour responsabilité de faire appliquer cette décision et donc de demander au porteur de projet de soumettre un nouveau dossier de régularisation de son exploitation », a indiqué mercredi à l’AFP Arnaud Clugéry, porte-parole de l’association Eau et Rivières de Bretagne, l’une des trois réclamant l’annulation de l’autorisation d’extension de la porcherie Avel Vor, située à Landunvez.

Le préfet avait autorisé cette extension par un arrêté en date du 1er avril 2016. La porcherie est ainsi passée de 8 965 animaux à quelque 12 090, sans attendre la fin des recours devant la justice. Le tribunal administratif de Rennes justifie sa décision, rendue vendredi, par « l’ampleur du projet (…) dans un secteur habité et à proximité des plages du littoral, dont les plus proches ont fait l’objet d’arrêtés de fermeture à plusieurs reprises en 2015 », selon une copie du jugement.

Le tribunal reconnaît que l’étude d’impact présentée par l’exploitant était insuffisante et que ce dernier n’a pas été en mesure de répondre aux interrogations de l’autorité environnementale, ainsi qu’à l’avis défavorable du commissaire-enquêteur, souligne l’association Eau et Rivières de Bretagne.

Le commissaire-enquêteur avait formulé un avis défavorable en raison notamment de l’absence d’étude d’impact prenant en compte « les effets cumulés » sur l’environnement de l’augmentation du nombre d’animaux et des quantités de lisier à traiter, rappelle le tribunal administratif dans sa décision. « Ce que regrette le juge c’est que ce dossier a été apprécié par le petit bout de la lorgnette comme si autour de la porcherie la région n’était pas déjà sous pression agricole », a indiqué Arnaud Clugéry.

Les associations Eau et Rivières de Bretagne, Avenir et environnement en pays d’Iroise (AEPI) et l’Association pour la protection et la promotion des Côtes des légendes (APPCL) « demandent un retour au cheptel d’avant l’extension dans les plus brefs délais », dans un communiqué. Joints par l’AFP, l’avocat de l’exploitant et la préfecture du Finistère n’ont pas souhaité s’exprimer.

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