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LOFP

La filière pêche se structure en association dans les Pays de la Loire


AFP le 15/10/2020 à 10:20

L'association interprofessionnelle Loire Océan Filière Pêche (LOFP) a été officiellement créée mercredi à Nantes, lors d'une assemblée générale constitutive organisée à la Région des Pays de la Loire, qui en est membre.

Dans la région, la filière réunit 1 300 marins-pêcheurs embarqués, 350 navires et 400 pêcheurs professionnels à pied. Elle pèse plus de 110 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel dans cinq halles à marée – Le Croisic, Les Sables d’Olonne, La Turballe, Saint-Gilles-Croix-de-Vie, Noirmoutier – où plus d’une centaine d’espèces différentes sont débarquées chaque matin. « Pendant l’épidémie de Covid-19, on s’est vraiment aperçus qu’on avait besoin les uns des autres », explique José Jouneau, président du comité régional des pêches dans les Pays de la Loire et marin-pêcheur à la retraite.

« On s’est beaucoup réunis et appelés pour mettre en adéquation l’offre et la demande de poisson, ce qui nous a permis de ne pas trop avoir de pertes et d’apprendre à se connaître », précise-t-il. Les producteurs ont accusé une perte de 5 millions d’euros sur la période du confinement (7 millions pour l’ensemble de la filière) et pour les membres de Loire Océan Filière Pêche, l’impact financier aurait été encore plus important sans cette structuration. Leur association entend aussi valoriser circuits courts et ressource halieutique régionale (merlu, sole, bar, crevette rose, langoustine…).

« Aujourd’hui, on exporte 70 % de notre production vers l’Espagne et l’Italie, alors qu’on importe 80 % de poissons de Norvège ou des pays de l’Europe du Nord », pointe José Jouneau, qui souhaiterait que la population « consomme davantage de poisson local et de qualité issu de la pêche artisanale » plutôt que du saumon ou du cabillaud, qui écrasent le marché français.

La filière veut aussi mieux faire face à des défis communs : la perspective d’un Brexit « dur » qui risque de déplacer des bateaux de pêche de la Manche vers le Golfe de Gascogne et créer des conflits de zones de pêche, les conséquences de la crise sanitaire et économique ou encore les contraintes environnementales.

La nouvelle association, dotée d’un budget de 200 000 euros, réunit cinq collèges qui représentent les différents acteurs de la pêche dans la région -producteurs, mareyeurs, halles à marée et logistique, poissonnerie, transformation et distribution- et institutionnels, dont la région et ses départements littoraux.