Accéder au contenu principal
À Strasbourg

L214 condamnée pour avoir accusé Le Gaulois de « manipulation génétique »


AFP le 22/02/2024 à 16:20

L'association de défense des animaux L214 a été condamnée par le juge des référés à cesser toute campagne accusant le groupe Le Gaulois de « manipulation génétique » de ses poulets, jeudi à Strasbourg.

L214 avait été assignée par le groupe LDC, qui commercialise notamment les marques Le Gaulois et Maître Coq et se disait victime d’une campagne de « dénigrement » et de « désinformation » de la part de l’association, dont le siège social est à Strasbourg. Dénonçant les conditions d’élevage des poulets dits de chair, des militants de l’association de défense des animaux ont mené des actions dans 25 points de vente, où ils ont appliqué des autocollants indiquant « poulet manipulé génétiquement » sur des barquettes de volaille dans les rayons.

Le juge des référés a interdit jeudi à L214 d’utiliser cette mention sur des autocollants visant les volailles le Gaulois et l’a enjoint de supprimer les pages internet relatives à cette campagne de contre-publicité. « L’association prend acte de cette décision, elle en interjette appel immédiatement, dans la mesure où elle porte une atteinte disproportionnée à sa liberté d’expression et à ses moyens d’action », a déclaré à l’AFP l’avocate de L214, Me Caroline Lanty.

L’association reproche à LDC d’utiliser pour ses poulets dits de chair la souche Ross 308, à croissance ultrarapide. « Nous n’allons pas nous laisser faire : nous appliquons la décision, mais nous faisons appel car nous ne pouvons pas laisser LDC nous intimider et nous empêcher de dévoiler la souffrance des animaux élevés pour ses marques Le Gaulois, Marie et Maître CoQ », a réagi dans un communiqué Brigitte Gothière, cofondatrice de l’association L214.

Elle a assuré que la campagne « demandant à LDC de mettre un terme à la croissance ultrarapide des poulets va continuer » avec des « stickers différents », et a promis de nouvelles actions « bientôt ». L’association, qui s’est faite connaître en diffusant des images choc tournées en cachette dans des élevages ou abattoirs, a été créée en 2008 et compte aujourd’hui une centaine de salariés à plein temps. Contacté, le groupe LDC n’a pas réagi dans l’immédiat.