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Santé des veaux

Encore plus d’attention pour les veaux en cas de fortes chaleurs


TNC le 15/07/2019 à 10:50
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Quand le logement des veaux se fait en niches et en igloos, en été, il faudra les positionner de façon à profiter d’ombrage naturel. (©Compte twitter @audjrino)

Apporter de la fraîcheur sans courants d’air... Pas toujours facile de protéger les veaux face au stress thermique ! Pour diminuer l’inconfort dû à la chaleur, c’est sur les apports d’eau qu’il faut jouer.

Comme les bovins adultes, les veaux sont perturbés par les fortes chaleurs. « Dès que la température dépasse les 25°C, leur respiration s’accélère, c’est le signe d’un inconfort, explique Elodie Blin, référente génisses à Elvup. La combinaison chaleur plus hygrométrie les dérange encore plus ».

Si les nourrissons sont évidemment les plus fragiles, les « grands » veaux supportent mieux la chaleur. L’absence de production laitière réduit leur température corporelle et porte la neutralité thermique jusqu’à 25-28°C. La température de confort baisse avec l’âge et le développement du rumen.

Conséquences sur deux générations

Limiter le stress thermique des veaux est d’autant plus important qu’il peut pénaliser durablement leur croissance. Y compris avant même leur naissance. « De fortes chaleurs pendant la gestation auront un impact sur le poids des veaux, leur vitalité. De plus, la vache aura un colostrum de moins bonne qualité et en moindre quantité, prévient Elodie Blin. Donc le veau sera non seulement petit et il absorbera moins d’anticorps ».

Une génisse dont la mère a souffert d’un stress thermique en fin de gestation aura des performances laitières réduites d’environ 5 kg par jour. Idem à sa mise à la reproduction, une génisse, dont la mère n’a pas subi de stress thermique, aura besoin de 1,3 IA pour retenir. Ce chiffre grimpe à 2,5 IA pour les génisses nées après une période de chaleurs. En cas de canicule, il faut donc prendre les mêmes mesures pour les taries que pour les vaches en lactation.

Ventilation douce

Dans les nurseries, on cherche surtout à éviter les courants d’air en hiver mais il faut aussi penser à la ventilation estivale. Comme les veaux sont sensibles aux courants d’air, cette ventilation doit être douce. « Pas plus de 1 m/s », recommande Elodie Blin. Dans les projets d’aménagement, prévoir une ventilation dynamique par extraction est intéressant pour gérer à la fois la température et l’hygrométrie. Les tôles translucides sont à éviter, pour limiter les montées en température.

Quand le logement se fait en niches et en igloos, en été, il faudra les positionner de façon à profiter d’ombrage naturel.

Penser à l’abreuvement

Même au-delà de la température de confort de 25 °C pour des veaux de moins de trois mois, il n’y a rien à modifier dans le plan lacté, ni sur la fréquence des buvées, ni sur la température de distribution, pour ne pas dégrader la digestion. « Il ne faut pas distribuer « moins » chaud en pensant bien faire », recommande Elodie Blin.

Pour diminuer l’inconfort dû à la chaleur, c’est sur les apports d’eau qu’il faut jouer. L’eau est obligatoire dès les premiers jours de vie, mais d’autant plus lors des périodes chaudes car les besoins sont supérieurs. « Quand la température dépasse les 25°C, la consommation d’eau peut doubler, prévient Elodie Blin. Les apports lactés sont loin de couvrir les besoins même des plus jeunes veaux. Il faut donc fournir de l’eau propre, fraîche et en quantité ».

Des précautions seront aussi à prendre avec le colostrum : les fortes chaleurs augmentent les risques de développement bactérien. « Il faut toujours en vérifier la qualité, rappelle Elodie Blin, et avoir du bon colostrum en réserve au cas où ».

Dernière précaution, pour ceux qui vaccinent les vaches pour protéger les veaux des diarrhées, la réponse vaccinale sera moins bonne en cas de stress thermique. Il faudra en tenir compte dans sa prophylaxie.